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Moyen Orient et Monde - Éclairage

Embarrassé par l’affaire Livni, Londres promet de revoir sa législation

Les dirigeants britanniques ont de nouveau tenté d'apaiser la colère des Israéliens, qui ont menacé d'écarter la Grande-Bretagne du processus de paix au Proche-Orient.
Le gouvernement britannique, soucieux d'apaiser les tensions avec Israël autour d'un mandat d'arrêt contre l'ex-ministre Tzipi Livni, a promis de réfléchir à la réforme d'une loi controversée sur les crimes de guerre, source d'embarras diplomatiques pour Londres. Mardi soir, le ministre britannique des Affaires étrangères David Miliband est lui-même intervenu pour tenter de désamorcer ce qui prenait de plus en plus l'allure d'une crise diplomatique majeure avec ce « partenaire stratégique et ami proche de la Grande-Bretagne ». Il a promis de réfléchir « de façon urgente » à une réforme de la législation britannique, où un juge peut délivrer un mandat d'arrêt contre une personnalité étrangère en visite au Royaume-Uni, à la demande d'un plaignant, s'il estime qu'elle a pu participer à des crimes de guerre ou des crimes contre l'humanité notamment. Contrairement à d'autres pays, le juge anglais ou gallois n'est pas tenu de soumettre sa décision à l'approbation du parquet, comme l'a rappelé M. Miliband lui-même. Dans le cas de Mme Livni, ancienne ministre des Affaires étrangères, un tribunal londonien avait été saisi par des associations propalestiniennes pour son rôle pendant l'opération militaire israélienne à Gaza il y a un an, selon la presse. Il avait émis un mandat d'arrêt. Ce dernier aurait été retiré lundi, après l'annulation de sa visite par l'ex-ministre, selon la BBC.
Ce n'est pas la première fois que des responsables israéliens sont menacés de poursuites judiciaires au Royaume-Uni après des plaintes de groupes propalestiniens. En octobre 2009, le vice-Premier ministre israélien Moshe Yaalon avait renoncé à une visite par craintes de poursuites pour « crime de guerre » lorsqu'il était chef d'état-major de l'armée entre 2002 et 2005. À la même période, des militants propalestiniens avaient déposé une requête devant un tribunal britannique pour obtenir l'arrestation du ministre israélien de la Défense Ehud Barak lors de sa visite en Grande-Bretagne. La justice avait toutefois confirmé que M. Barak, toujours en exercice, bénéficiait de l'immunité diplomatique. Ce qui n'est plus le cas de Mme Livni. Selon la BBC, le mandat d'arrêt émis contre l'ancienne chef de la diplomatie est le premier du genre visant un ancien ministre israélien. Hier, les dirigeants britanniques ont de nouveau tenté d'apaiser la colère des Israéliens, qui ont menacé d'écarter la Grande-Bretagne du processus de paix au Proche-Orient si rien n'était fait pour modifier la situation actuelle. Le Premier ministre Gordon Brown, actuellement au sommet sur le climat à Copenhague, a lui-même appelé Mme Livni pour l'assurer qu'elle serait « toujours la bienvenue » au Royaume-Uni, selon Downing Street. Il n'a toutefois pas précisé ce que Londres pourrait faire, sans un changement de la loi, pour éviter un nouveau mandat d'arrêt à son encontre. De son côté, le vice-ministre israélien des Affaires étrangères Danny Ayalon a fait savoir qu'« aucun haut responsable israélien ne pourra se rendre en Grande-Bretagne aussi longtemps que cette affaire ne sera pas réglée », selon son porte-parole. La directrice de l'association Campagne de solidarité envers les Palestiniens, Sarah Colborne, s'est dit « choquée et consternée » par la « volonté affichée du gouvernement de revoir le système ». « Nous devrions être fiers du fait qu'on peut traduire des criminels de guerre en justice dans ce pays et nous devons défendre ce droit », a-t-elle affirmé à l'AFP. Le Daily Telegraph (droite) estime quant à lui que M. Miliband doit à Mme Livni « des excuses ». « Ses promesses de réviser la loi doivent être plus qu'une promesse creuse et doivent être suivies d'une action immédiate pour que le traitement honteux réservé à l'un des alliés régionaux clés du Royaume-Uni ne puisse pas se reproduire », estime le quotidien dans un éditorial.
Le gouvernement britannique, soucieux d'apaiser les tensions avec Israël autour d'un mandat d'arrêt contre l'ex-ministre Tzipi Livni, a promis de réfléchir à la réforme d'une loi controversée sur les crimes de guerre, source d'embarras diplomatiques pour Londres. Mardi soir, le ministre britannique des Affaires étrangères...

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