La rébellion accuse les États-Unis d’attaquer ses positions

La rébellion chiite active dans le nord du Yémen a accusé hier les États-Unis de participer aux combats qui l'opposent au gouvernement central en menant des raids contre ses positions. « Une intervention américaine directe a commencé la semaine dernière et elle se poursuit par le bombardement de plusieurs régions du nord du Yémen », selon un communiqué de la rébellion, conduite par Abdel Malek al-Houthi. « L'aviation américaine a perpétré des massacres sauvages, utilisant divers types d'armes (...) pour détruire des villages et tuer des habitants », a poursuivi la rébellion dans ce texte mis en ligne sur son site Internet.
C'est la première fois que les rebelles évoquent une intervention directe des États-Unis dans le conflit dans le nord du Yémen. Selon eux, 120 personnes ont été tuées et 44 autres blessées récemment dans un raid américain contre un centre de détention de prisonniers dans cette région. La rébellion a dénoncé « le silence » des pays musulmans comme « une complicité (...) dans cette agression injustifiée contre le peuple yéménite ».
Dans un communiqué, une source officielle yéménite a démenti ces allégations sur une participation américaine aux combats. « Les coups durs infligés par nos forces armées aux rebelles les ont poussés au désespoir, et ils accusent tantôt l'aviation saoudienne, tantôt l'aviation américaine de les bombarder », a indiqué cette source sous le couvert de l'anonymat. Un conflit oppose depuis le 11 août les rebelles zaïdites, issus d'une branche du chiisme, à l'armée yéménite dans le nord du pays. L'armée saoudienne a engagé des opérations militaires contre les rebelles après la mort début novembre d'un garde-frontières saoudien tué par des rebelles infiltrés dans le royaume. Les rebelles accusent l'armée saoudienne de mener des incursions en territoire yéménite, ce que nie Riyad qui affirme opérer à l'intérieur de ses frontières.