Dans ce prestigieux musée, inauguré en 1898 par l'empereur Nicolas II, une collection d'icônes superbement restaurées cohabite avec les peintres modernes et avant-gardistes tels Kandinsky, Chagall, Malevitch. Dans une petite salle où sont exposées des icônes, une vingtaine de femmes enceintes écoutent leur guide, le ventre en avant et l'air très absorbé. Puis elles se détendent dans la salle des portraits du XVIIIe siècle, en découvrant l'histoire des anciennes robes d'apparat. Une heure plus tard, certaines cherchent des bancs pour s'asseoir, mais la plupart restent debout, sans effort apparent.
Les cours passent en revue différents thèmes : « Icône orthodoxe », « L'image de la Vierge dans l'art russe », « Mère et enfant dans la peinture et la sculpture », « Portrait féminin », « Paysage russe » ou « L'influence des couleurs sur l'état humain ».
Pour la gynécologue Marina Komova, initiatrice du programme, ils « aident les femmes enceintes à améliorer leur condition physique grâce à leur état émotionnel ». «Il est évident que des objets d'art ont un effet harmonisant sur des humains », affirme-t-elle. Les cours d'art non seulement élargissent l'horizon intellectuel des futures mères, mais ont aussi une influence sur le cerveau des enfants dans la période prénatale, selon la gynécologue. « C'est curieux, mais des enfants de 5 ou 6 mois dont les mères ont suivi des cours d'art et avec lesquelles ils viennent parfois nous voir cessent de pleurer au moment même où ils entendent la voix d'une guide » de musée, assure Marina Komova.
Plusieurs centaines de futures mères ont déjà suivi le programme depuis qu'il a été lancé en 2006. Et de l'avis de la guide Natalia Kouznetsova, elles sont très réceptives. « Bien sûr, je ne perds jamais de vue à quel public j'ai affaire : je préfère des salles où il y a des bancs et évidemment je ne montrerai pas des tableaux comme La mort de Néron de Vassili Smirnov, ou La dernière journée de Pompeï de Karl Brullov », relève Mme Kouznetsova.
« C'est un loisir très agréable, je le conseille à toutes mes copines enceintes », avoue Gaïané Akopova, future mère de 22 ans. « Et je vois que mon bébé réagit. Il me semble qu'il préfère des portraits féminins, sans doute parce que c'est un garçon », sourit-elle, la main sur son ventre.
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