Rechercher
Rechercher

Dernières Infos

Attentat-suicide à Mogadiscio: 19 tués, dont trois ministres

Au moins 19 personnes, en majorité des étudiants, ainsi que trois ministres du gouvernement de transition somalien (TFG) et deux journalistes locaux, ont été tuées jeudi dans un attentat-suicide à Mogadiscio lors d'une cérémonie de remise de diplômes.

L'attaque a eu lieu dans la matinée à l'intérieur de l'hôtel Shamo, dans la petite partie de la capitale somalienne encore sous contrôle du gouvernement, au cours d'une cérémonie officielle de remise de diplômes à des étudiants.

Plusieurs ministres du TFG, de nombreux officiels ainsi que des journalistes somaliens étaient présents.

Un étudiant a apparemment déclenché des explosifs qu'il portait sur lui au milieu de la foule endimanchée et des nouveaux diplômés vêtus de toges à l'américaine, selon un employé de l'établissement.

Au moins dix-neuf personnes, en majorité des étudiants, ont été tuées dans l'explosion, selon la force de paix de l'Union africaine en Somalie (Amisom).

Trois ministres figurent parmi les morts: le ministre de l'Education supérieure, Ibrahim Hassan Addow, le ministre de l'Education, Mohamed Abdullhai Waayel, et la ministre de la Santé, Qamar Aden Ali, selon un responsable gouvernemental.

Un quatrième membre du TFG, le ministre des Sports, Suleyman Olad Roble, a été blessé.

Deux journalistes somaliens ont également été tués: le correspondant de radio Shabelle, Mohamed Amin Aden, et un cameraman travaillant pour la télévision al-Arabiya, Hassan Zuber Hadji.

Plus de 60 blessés ont été pris en charge à l'hôpital de Medina, a précisé un docteur de cet établissement, Duniyo Ali Mohamoud.

Un photographe de l'AFP qui couvrait l'événement et ne se trouvait qu'à quelques pas des deux journalistes tués, a été légèrement blessé.

"Nous étions en train d'attendre devant la salle quand une énorme explosion a eu lieu. Je me suis retrouvé par terre au milieu de la fumée et des cris", a-t-il raconté.

Selon le responsable d'une ONG, le kamikaze était un homme déguisé en femme.

L'hôtel Shamo est situé le long de l'une des principales avenues de Mogadiscio, au lieu dit "kilomètre 5", qui mène à la Villa Somalia, la présidence somalienne.

Soutenu à bout de bras par la communauté internationale, le TFG du président cheikh Sharif Ahmed (au pouvoir depuis janvier 2009) ne contrôle que quelques quartiers de la capitale, avec le soutien des 5.300 soldats de l'Amisom, face aux insurgés shebab et du Hezb al-Islam.

Les membres du TFG sont régulièrement la cible d'attentats menés par ces insurgés islamistes, en particulier des shebab, qui se réclament d'el-Qaëda et de son idéologie du jihad mondial.

Le 18 juin, un attentat-suicide avait coûté la vie au ministre de la Sécurité intérieure, le colonel Omar Hashi Aden, et à 19 autres personnes à Beledweyne (300 km au nord de Mogadiscio).

Le 17 septembre, 21 personnes avaient été tuées dans un double attentat-suicide contre le quartier général de l'Amisom à Mogadiscio.

L'Amisom a condamné "dans les termes les plus fermes" ce nouvel attentat, soulignant "que de tels actes inhumains et lâches, visant à enrayer le processus de paix, n'entameront en rien la détermination de l'UA à venir en aide au peuple somalien (...)".

"Cet acte barbare montre comment ces gens massacrent des innocents", a dénoncé le président du parlement, cheikh Adan Mohamed Nur, qui a annoncé le report de la prochaine session parlementaire du 5 décembre.

"Aujourd'hui, toute l'université est en deuil, personne ne s'attendait à une telle tragédie. Dieu jugera ceux qui ont perpétré ce bain de sang", a déclaré à l'AFP Abdiweli Mohamed, un témoin qui a eu son frère tué dans l'attaque.

Au moins 19 personnes, en majorité des étudiants, ainsi que trois ministres du gouvernement de transition somalien (TFG) et deux journalistes locaux, ont été tuées jeudi dans un attentat-suicide à Mogadiscio lors d'une cérémonie de remise de diplômes.
L'attaque a eu lieu dans la matinée à l'intérieur de...