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L'Iran menace de "sérieusement réduire sa coopération avec l'AIEA"

L'Iran pourrait "sérieusement réduire sa coopération avec l'AIEA", a menacé dimanche le président du parlement iranien Ali Larijani, dénonçant l'adoption par cette organisation d'une résolution qui condamne Téhéran pour sa politique nucléaire.

Dans un discours devant le Parlement, M. Larijani a affirmé que cette résolution adoptée vendredi, qui pourrait ouvrir la voie à de nouvelles sanctions de l'ONU, constituait une "tricherie politique".

"Le parlement iranien avertit les Etats-Unis et les autres membres du groupe 5+1 (ndlr: les cinq membres permanents du conseil de sécurité plus l'Allemagne, à l'origine de la résolution) qu'ils ne doivent pas s'imaginer que ce jeu dépassé va leur donner une chance de négocier", a déclaré M. Larijani.

"N'obligez pas le Parlement et la nation iranienne à choisir une autre voie et à réduire sérieusement sa coopération avec l'AIEA", a-t-il ajouté.

La résolution adoptée par l'AIEA à une large majorité de ses 35 membres (25 votes pour, 3 contre et 7 abstentions) condamne Téhéran pour son programme nucléaire controversé et demande la "suspension" de la construction du site nucléaire de Fordo (centre), dont Téhéran avait dissimulé l'existence jusqu'en septembre.

Cette initiative du groupe "5+1" "montre qu'ils ne recherchent pas la négociation mais à commettre une tricherie politique", a estimé M. Larijani, personnalité conservatrice influente et ancien négociateur iranien pour le dossier du nucléaire.

"Vous auriez dû accueillir positivement la révélation du site de Fordo par l'Iran, au lieu d'en faire un prétexte à cette résolution", a-t-il ajouté.

"Nous allons suivre attentivement vos prochaines initiatives, et nous adopterons une nouvelle approche à votre égard si vous n'abandonnez pas cette politique ridicule de la carotte et du bâton", a-t-il encore souligné.

L'ambassadeur d'Iran à l'AIEA, Ali Asghar Soltanieh, a déjà affirmé samedi que son pays pourrait limiter sa coopération avec l'Agence aux seules dispositions du Traité de non-prolifération (TNP), dont l'Iran est signataire.

La résolution de l'AIEA est intervenue un mois après la présentation d'une offre à l'Iran lui proposant d'échanger son uranium faiblement enrichi (3,5%) contre du combustible nucléaire (uranium enrichi à 20%) pour son réacteur de recherche médical de Téhéran.

Selon cette offre, l'uranium iranien aurait été envoyé en Russie puis en France avant de revenir sous forme de combustible à Téhéran. Mais l'Iran l'a rejetée en estimant qu'elle ne lui donnait pas suffisamment de garanties, et a demandé un échange simultané sur son territoire, ce que l'AIEA a refusé.

Les grandes puissances soupçonnent l'Iran de chercher à se doter de l'arme atomique alors que Téhéran affirme que son programme nucléaire est uniquement civil.

L'Iran disposerait actuellement, selon l'AIEA, de près de 1.800 kilos d'uranium faiblement enrichi à 3,5%. Cette quantité est théoriquement suffisante pour produire ensuite la quantité d'uranium enrichi à plus de 90% nécessaire pour fabriquer une bombe atomique.

Pour les Occidentaux, le transfert du combustible iranien vers l'étranger permettrait d'apaiser les inquiétudes internationales en assurant un plus grand contrôle des stocks enrichis par Téhéran.

L'Iran pourrait "sérieusement réduire sa coopération avec l'AIEA", a menacé dimanche le président du parlement iranien Ali Larijani, dénonçant l'adoption par cette organisation d'une résolution qui condamne Téhéran pour sa politique nucléaire.
Dans un discours devant le Parlement, M. Larijani a affirmé que cette...