Un black-out d’origine mystérieuse plonge la moitié du pays dans le noir

Le Brésil s'interrogeait hier sur les causes du mystérieux black-out géant qui a plongé dans le noir mardi soir la moitié du pays et au moins un quart de la population, paralysant les plus grandes villes du pays. Les lumières se sont éteintes peu après 22h15 heure locale, paralysant au total dix États du pays, dont les deux plus importants, ceux de São Paulo et Rio de Janeiro (Sud-Est). L'électricité n'est revenue progressivement que quelque quatre heures plus tard. Hier matin, les causes de l'incident n'étaient pas encore connues avec certitude, mais le gouvernement et les experts estimaient qu'une tempête tropicale était sans doute à l'origine de la panne qui a surpris des dizaines de millions de Brésiliens dans les rues, les métros, les ascenseurs, les restaurants, les aéroports. Quelque 50 millions de personnes, soit un quart de la population du Brésil (195 millions d'habitants), se sont retrouvées sans électricité, sans Internet et parfois privées de téléphone et d'eau. Le ministre brésilien de l'Énergie Edson Lobao a convoqué tous les opérateurs de l'énorme système électrique brésilien, qui compte 100 000 km de lignes de transmission, pour une réunion d'urgence à Brasilia en fin d'après-midi.
Le président d'Itaipu Jorge Miguel Samek a souligné de son côté que le problème n'était pas venu du barrage, mais des lignes de transport. Il a précisé qu'Itaipu produisait 14 000 mégawatts, soit 19 % de l'énergie totale du pays. Plus de 80 % de l'électricité du Brésil provient d'usines hydroélectriques.
Durant le black-out, craignant une vague de violences et de pillages à la faveur de l'obscurité, les autorités ont dépêché tous les effectifs de police disponibles dans les rues. À Rio, les forces de police patrouillaient en particulier dans les quartiers de la zone nord pour éviter une reprise de la guerre du trafic qui a fait récemment une quarantaine de morts.