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Sport

Le patient anglais

Jenson Button aura mis dix saisons pour décrocher le titre de champion du monde. Retour sur des hauts et des bas.

2000 - Williams
Une demi-heure avant la présentation officielle de la nouvelle Williams, on le prévient : « Mets ta combinaison, tu seras titulaire. » Fin d'un hiver d'éprouvantes comparaisons avec Junqueria. Le pari est énorme car l'aspirant de 20 ans vient tout droit de la formule 3. L'ère des baby drivers débute, la Buttonmania aussi. La réincarnation de James Hunt flirte avec le podium et signe six top 6. Mais il faut faire de la place à Juan Pablo Montoya, en couveuse depuis deux ans aux États-Unis.

2001 - Benetton
Pour Jenson-la-belle-vie, le bonheur n'est pas vraiment dans le pré chez Benetton. À peine commencée, sa saison est presque terminée car une chute à jet-ski lui démolit une épaule. La B201 ne dispose pas de direction assistée. Un voyage permanent en enfer qu'un châssis raté et un moteur expérimental n'arrangent pas. Lentement, la Buttonmania décline mais le playboy fait toujours parler de lui. Briatore le fustige lorsqu'il voit un yacht bien en évidence à Monte-Carlo, le week-end du GP

2002 - Renault
« Il va falloir que Jenson mette de l'ordre dans son management » : ces mots ne sont pas un conseil mais un avertissement signé Briatore. Le patron de Renault F1 sous-entend par là qu'il peut quelque chose pour les pilotes qu'il manage, et beaucoup moins pour les autres « JB » n'en fait rien, souffre en qualif mais bat régulièrement en course Trulli, estampillé « FB ». Dans une ambiance délétère, Renault officialise à Magny-Cours le n° 3 Alonso pour 2003. Button éjecté et presse anglaise déchaînée. « Le samedi soir, je quitte le circuit. On me dit Jenson est chez Toyota. Le dimanche matin, j'arrive au circuit et on me dit : il a signé avec BAR », s'étonne Patrick Faure, président de Renault F1. Les conseillers de Button n'ont vu que les dollars Ce ne sera pas le dernier revirement en matière d'orientation de carrière

2003 - BAR
Jacques Villeneuve ou un champion du monde pour équipier. Du gros calibre a priori, un cran au-dessus des Schumacher (Ralf évidemment), Fisichella et autre Trulli. Mais 1997 est bien loin et Richards a remplacé Pollock, cofondateur de BAR et mentor de « JV ». Button n'apprécie pas d'être comparé à un membre de boys band par le patron et éclipse le Nord-Américain malgré une BAR à la fiabilité déplorable.

2004 - BAR Honda
Willis est à la conception et le style coulé du garçon est récompensé : une pole à Imola et dix podiums de plus. Sa cote remonte en flèche car le feu follet Takuma Sato n'est encombrant qu'en essais. Pour la première fois depuis 2000, le fêtard retrouve avec la 3e place du Mondial un statut de star et un avenir dans les journaux. Mais il a brouillé son image à l'été en signant un second accord - plus juteux - en faveur de Williams pour 2005. Le Bureau de reconnaissance des contrats lui impose BAR.

2005 - BAR Honda
Retour à l'anonymat. La 007 de Brackey n'évolue pas assez et pire, c'est une vilaine tricheuse ! À Imola, la supercherie du double réservoir est mise à jour. L'écurie bannie, il traîne dans le paddock. Désormais sans l'atomique Louise Griffiths, sa régulière depuis 2003 qui se voyait mère d'une nombreuse famille. Le play-boy a pris peur. Sur le front des transferts, un nouvel imbroglio : cette fois, il ne veut pas retourner chez Williams, ce que lui dicte son contrat signé en 2000. Il le rachète à prix d'or.

2006 - Honda
Barrichello arrive avec six ans de certitudes acquises chez Ferrari, et déchante. Si la RA106 est mal née, Button profite de la pluie et de la malchance d'Alonso (Renault) pour triompher en Hongrie. « Cette victoire, c'est meilleur que faire l'amour ! » s'exclame papa John Button, qui suit son fils partout. L'espoir de nouveau, avec une fin de saison crescendo.

2007 - Honda
La maison mère roule les trois quarts du championnat derrière Super Aguri, écurie montée à la hâte avec des RA006 recyclées pour faire rouler Sato. Le déficit de grip le désarme comme Barrichello. Une série d'humiliations.

2008 - Honda
Ross Brawn arrive à Brackley et lâche en voyant la nouvelle voiture : « Elle est mal dessinée et surtout mal assemblée ». Vérification faite, Button est d'accord après trois tours. Lui et Barrichello vont encore faire les fermetures de grilles.

2009 - Brawn
Button est « choqué » au retrait de Honda et approuve le rachat par Ross Brawn, quelqu'un de « dur, vraiment direct, très bon pour unir ses troupes ». Il se dit « nerveux, excité, très impatient » d'attaquer la saison. Alonso voit la BGP001 tourner et prédit que les Blancs seront imbattables « JB » est sacré au Brésil après avoir additionné deux demi-saisons : une première irrésistible au volant d'un bolide à double diffuseur qui vaut cinq victoires lors des sept premiers GP, une seconde à s'occuper de gérer son avance. « Je pense personnellement que je le mérite. J'ai été le meilleur sur seize courses et c'est comme ça que ça fonctionne », résume-t-il.
Jenson Button aura mis dix saisons pour décrocher le titre de champion du monde. Retour sur des hauts et des bas.2000 - WilliamsUne demi-heure avant la présentation officielle de la nouvelle Williams, on le prévient : « Mets ta combinaison, tu seras titulaire. » Fin d'un hiver d'éprouvantes comparaisons avec Junqueria. Le pari est...

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