Accord interpalestinien : l'Égypte fustige les "tergiversations" du Hamas (presse)

L'Egypte en a assez des "tergiversations" du Hamas face à la signature d'un accord de réconciliation interpalestinien négocié avec le Caire, a rapporté dimanche le journal gouvernemental al-Ahram en citant une source au sein du pouvoir.

"L'Egypte a été surprise par les tergiversations du gouvernement du Hamas qui a affirmé qu'il ne pouvait pas venir au Caire à la date prévue", a déclaré au journal cette source officielle sous couvert de l'anonymat.

L'Egypte avait annoncé vendredi le report sine die de la signature prévue au Caire le 26 octobre, après déjà deux reports en raison de profondes divergences entre les factions palestiniennes.

Le parti Fatah du président palestinien Mahmoud Abbas a annoncé jeudi dernier avoir remis aux médiateurs égyptiens l'accord signé, mais l'aval du Hamas reste encore incertain.

Un responsable du mouvement islamiste a indiqué dimanche que le Hamas avait différé le départ de sa délégation chargée remettre une réponse à l'Egypte, en invoquant l'absence du Caire du principal négociateur égyptien, le chef des renseignements Omar Souleimane.

M. Souleimane devait toutefois revenir dimanche en Egypte, à l'issue d'une tournée en Europe où il a accompagné le président Hosni Moubarak.

"Le report de la réconciliation et le fait que le Hamas ait attisé une atmosphère d'extrême tension dans les territoires palestiniens démontre que le Hamas manque de bonne volonté, et a son propre agenda", estime encore l'officiel cité par al-Ahram.

Les divergences concernant le rapport Goldstone sur le conflit de Gaza de l'hiver dernier, invoquées par le mouvement islamiste, "valent-elles que le Hamas sacrifie une réconciliation historique?", s'interroge-t-il encore.

Cet officiel laisse également entendre que la patience du Caire envers le mouvement qui contrôle la bande de Gaza, avec laquelle l'Egypte a une frontière, a ses limites.

"Les frères au Hamas doivent savoir que l'Egypte est un pays qui a beaucoup de poids et qu'ils ne peuvent pas traiter avec elle comme s'ils traitaient avec une autre faction palestinienne", prévient-il.