Évoquant la relance des relations russo-américaines, initiée depuis l'arrivée de Barack Obama à la Maison-Blanche, Mme Clinton a laissé entendre que certains responsables des deux pays freinaient encore parfois le processus par une mentalité de guerre froide. « Il y a des personnes dans notre gouvernement et dans votre gouvernement qui vivent toujours dans le passé, a-t-elle déploré, elles ne croient pas que les États-Unis et la Russie peuvent coopérer de manière aussi étendue. Elles (ces personnes) ne se font pas confiance et c'est à nous de leur prouver qu'elles ont tort. C'est notre objectif. » À la veille de sa visite à Moscou début juillet, M. Obama avait estimé que le Premier ministre Vladimir Poutine avait un pied dans le passé, avant de se raviser, à l'issue d'une rencontre avec l'homme fort de la Russie.
Mme Clinton a mis une nouvelle fois l'accent sur le grand besoin de coopération entre Washington et Moscou, dont les relations avaient atteint un niveau proche de celui de la guerre froide sous la précédente administration de George W. Bush. En dépit des désaccords entre les deux pays, notamment sur la Géorgie, « il faut poursuivre la coopération. Soyons plus intelligents que par le passé », a-t-elle dit, prônant l'abandon des « stéréotypes, clichés et caricatures ». « On peut travailler ensemble dans bien des domaines », a-t-elle souligné. Les États-Unis ont notamment à cœur d'associer Moscou aux efforts pour un règlement de la crise du nucléaire iranien. À ce sujet, la Russie juge prématuré de se concentrer sur de nouvelles sanctions contre l'Iran, a déclaré hier le négociateur russe dans le dossier nucléaire iranien, le vice-ministre des Affaires étrangères Sergueï Riabkov. Des propos déjà tenus mardi par le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov. En outre, les États-Unis vont contribuer au réarmement de la Géorgie, mais n'ont pas l'intention de déployer des éléments de leur bouclier antimissile dans cette ex-république soviétique à couteaux tirés avec Moscou, a poursuivi Mme Clinton.
Après s'être entretenue mardi avec M. Lavrov et le président Dmitri Medvedev, Mme Clinton a regretté de n'avoir pas rencontré M. Poutine, en visite officielle en Chine. Elle s'est ensuite rendue à Kazan, capitale du Tatarstan et vitrine de la cohabitation entre musulmans et orthodoxes en Russie. « Je suis heureuse d'être ici, dans cet endroit qui est un exemple de tolérance interreligieuse. C'est si important dans le monde d'aujourd'hui », a-t-elle observé en visitant la mosquée Koul-Sharif. Kazan était la dernière étape d'une tournée européenne chargée qui l'a conduite à Zurich, Londres, Dublin, Belfast et Moscou.
D'autre part, dans une interview diffusée hier sur la chaîne ABC, Mme Clinton a réaffirmé ne pas être « intéressée » par une nouvelle candidature à la présidence des États-Unis. « Je crois que j'ai eu une vie extraordinaire au service de l'État, a-t-elle ajouté. Au cours des 17 dernières années, depuis que mon mari (Bill Clinton) s'est lancé dans la présidentielle, j'ai été sous les projecteurs, j'ai travaillé dur (...). Aussi, je crois que ce serait bien de prendre du temps libre. »
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