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Moyen Orient et Monde - Guinée

Conakry, théâtre de violences sans précédent

La communauté internationale condamne vivement les violences.
Conakry était livrée hier à de nouvelles scènes d'exactions avec trois jeunes tués par des soldats guinéens, au lendemain d'une manifestation réprimée par les forces de l'ordre, qui ont tué 157 opposants et se sont livrées à des actes barbares.
« Nous avons enregistré aujourd'hui (mardi) encore trois cas de morts par balles de l'armée » à Conakry, a déclaré le responsable de l'Organisation guinéenne de défense des droits de l'homme (OGDH) Thierno Maadjou Sow. « Les jeunes sont sortis (dans la rue) et les militaires leur ont tiré dessus. » « Il y a aussi un fait inédit, des militaires sont allés enlever les blessés en traitement à l'hôpital Donka (de Conakry) pour les emmener vers une destination inconnue ainsi que des femmes violées qui étaient en traitement au centre de santé communal de Ratoma » (banlieue de Conakry), a-t-il ajouté.
Des militaires, selon plusieurs témoignages, se livraient hier à des exactions dans les quartiers populaires de Conakry où des tirs sporadiques étaient entendus et où les forces de l'ordre étaient massivement déployées, selon des témoins. « Les exactions continuent dans les quartiers, perpétrées par des militaires. Même s'il n'y a personne dans la rue, ils tirent en l'air, pillent des boutiques et frappent les gens », a raconté un habitant. Conakry est devenue « une ville morte » où règne « une psychose liée à la présence des militaires », a estimé une fondation guinéenne. « Il y a véritablement une psychose liée à la présence des militaires, la ville est devenue une ville morte », a déclaré à l'AFP la présidente de la fondation Colle, basée à Conakry, Chantal Colle, dont l'organisme s'occupe des jeunes et femmes en difficulté.
La junte au pouvoir en Guinée était accusée hier d'avoir provoqué un « massacre » lors de la répression, lundi, des opposants rassemblés par dizaines de milliers au plus grand stade de Conakry par les forces de l'ordre. Il s'agit d'un des pires carnages commis en une seule journée dans ce pays d'Afrique de l'Ouest depuis 1984. Le bilan des victimes de lundi pourrait encore s'alourdir, plusieurs sources ayant accusé les militaires d'avoir ramassé des corps pour dissimuler le véritable bilan. La junte veut ainsi cacher « l'ampleur du massacre », a affirmé l'Union des forces républicaines (UFR, opposition), selon laquelle les manifestants ont été victimes d'un « assassinat avec préméditation », une fois enfermés dans le stade.
Les manifestants s'étaient réunis pour dire leur opposition à l'éventuelle candidature à la présidentielle prévue en janvier du chef de la junte, le capitaine Moussa Dadis Camara, arrivé au pouvoir en décembre. Les forces de l'ordre ont tiré sur la foule et plusieurs sources les ont accusées de s'être livrées ensuite à de véritables scènes de barbarie. « Nous avons des informations très inquiétantes de femmes détenues dans des camps militaires et des commissariats qui sont violées », a déclaré Mamadi Kaba, président de la branche guinéenne de la Rencontre africaine pour la défense des droits de l'homme (Raddho). Le chef de la junte, qui s'enorgueillait d'être arrivé au pouvoir sans violence, a dit être « très désolé ».
Un opposant historique, Alpha Condé, à la tête du Rassemblement du peuple de Guinée (RPG), a prévenu que la population manifesterait jusqu'au départ « du pouvoir criminel ». Paris, Washington, Londres, Dakar, l'ONU, l'Union africaine et l'Union européenne, la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (Cédéao), ont condamné ces violences. La France, ex-puissance coloniale, a décidé la suspension immédiate de sa coopération militaire avec la Guinée et réexamine l'ensemble de son aide bilatérale. À sa demande, l'UE doit se réunir aujourd'hui « pour examiner les mesures complémentaires (...) qui pourraient être prises rapidement ». À New York, le secrétaire d'État français à la Coopération, Alain Joyandet, a alerté hier le Conseil de sécurité de l'ONU sur la situation « très préoccupante » en Guinée.

Conakry était livrée hier à de nouvelles scènes d'exactions avec trois jeunes tués par des soldats guinéens, au lendemain d'une manifestation réprimée par les forces de l'ordre, qui ont tué 157 opposants et se sont livrées à des actes barbares.« Nous avons enregistré aujourd'hui (mardi)...

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