Le vaccin est une combinaison de deux produits testés précédemment mais qui ne s'étaient pas révélés efficaces indépendamment l'un de l'autre. Il s'agit du vaccin Alvac, du laboratoire français Sanofi-Aventis, et de l'Aidsvax produit par l'américain VaxGen, cédé depuis à l'organisation Global Solutions for Infectious Diseases.
Les scientifiques doivent notamment comprendre pourquoi le mélange des deux s'est révélé efficace. L'expérience a été menée depuis octobre 2003 dans deux provinces thaïlandaises sur 16 400 volontaires - tous séronégatifs, et âgés entre 18 et 30 ans - dont l'exposition au risque de contamination était jugée similaire à la moyenne. La moitié a reçu des produits actifs, l'autre moitié des placebos. 51 des 8 197 individus vaccinés ont été contaminés par le virus, contre 74 pour ceux qui n'ont pas été traités.
Le sida, ou syndrome de l'immunodéficience acquise, dont le virus VIH a été identifié il y a 25 ans, est provoqué par une infection virale qui attaque le système immunitaire. Il a tué au moins 25 millions de personnes dans le monde. 33 millions de personnes sont actuellement contaminées par le virus HIV ou par le sida.
L'Organisation mondiale de la santé (OMS) et l'Onusida ont évoqué leur « optimisme ». Mais « beaucoup de travail reste à faire », ont-elles averti en soulignant qu'il restait notamment à déterminer la durée de la protection et si le vaccin était efficace sur d'autres sous-types du VIH. Sanofi Pasteur a estimé que l'étude constituait une « première démonstration concrète » qu'un vaccin pouvait « un jour devenir une réalité ». « Bien que modeste, la réduction du risque d'infection par le VIH est statistiquement significative », a souligné Michel DeWilde, Senior Vice-President recherche et développement de Sanofi-Pasteur. À New York, l'organisation International AIDS Vaccine Initiative (IAVI) a salué de son côté un « résultat scientifique significatif ». « C'est la première fois qu'un projet de vaccin est efficace sur des humains. Jusqu'à maintenant, nous n'avions de preuve d'une faisabilité que sur des animaux », a indiqué le président de l'IAVI, Seth Berkley.
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