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Mode - Fashion Weeks en demi-teinte

Londres succède à New York, suivie par Milan puis Paris dans une atmosphère de crise

La Semaine de la mode de Londres qui vient de s'achever incarne depuis 25 ans le style à l'anglaise, mais sa créativité effervescente est en grande partie le fruit de la rencontre de talents venus de l'étranger.
La moitié des stylistes qui figuraient dans le programme officiel du British Fashion Council (BFC) pour les collections printemps-été 2010, dévoilées jusqu'à mercredi dernier dans la capitale britannique, sont originaires du reste du monde.
Car Londres exerce une force irrésistible pour les aspirants stylistes avec ses prestigieuses écoles, lui conférant l'image d'un incubateur pour la mode internationale.
L'université Central St Martins pour l'art et le design (CSM) tire particulièrement son épingle du jeu et affiche parmi ses anciens élèves Stella McCartney, Giles Deacon, John Galliano ou encore Alexander McQueen.
Et ils n'ont pas à rougir de la nouvelle génération, car les stylistes les plus prisés du moment sont sortis de St Martins : Christopher Kane, Mark Fast, Emilio de la Morena, Bora Aksu.
« Si vous observez le programme, au moins 50 % des stylistes, bien qu'ils soient considérés comme des stylistes londoniens, sont en réalité nés ou viennent de pays du monde entier », a déclaré à l'AFP Simon Ward, l'un des responsables du British Fashion Council.
« Et c'est vraiment ce qui fait la caractéristique de Londres. Ça commence avec nos universités de la mode, qui agissent comme un aimant pour les étudiants du monde entier, parce que Londres est une ville très cosmopolite et c'est un endroit créativement inspirant », a-t-il ajouté.
Les étoiles montantes des podiums de Londres ne sont pas des sujets de Sa majesté : Wakako Kishimoto, du duo Eley Kishimoto, vient du Japon, Marios Schwab est allemand, Mary Katrantzou est grecque, Mark Fast est arrivé du Canada, Bora Aksu de Turquie, Roksanda Ilincic est serbe. Ashish est originaire d'Inde, Eun Jeong de Corée du Sud et Emilio de la Morena est espagnol.
Et ils ont tous étudiés à Central St Martins (CSM), aux côtés de célèbres natifs du royaume comme Matthew Williamson et Antonio Berardi, qui ont effectué cette saison un retour à Londres après avoir succombé plusieurs années aux lumières de New York et Paris.
Berardi incarne à lui seul le melting-pot de la mode « british ». Il est né en Angleterre de parents siciliens et puise son inspiration dans ces deux facettes.
« Je pense que la partie sicilienne est la partie ultraféminine et la partie britannique est la partie beaucoup plus travaillée et structurée, et légèrement plus agressive », a-t-il expliqué à l'AFP. « Mais je pense que les deux forment une parfaite alliance convenant à toutes les femmes. »
Central St Martins souffle ses 20 ans cette année, mais son histoire remonte jusqu'en 1854. Les présentations des créations de ses élèves, y compris celle de la Fashion Week, sont des événements très courus. Le magazine Vogue estime que « c'est l'endroit pour être en avance sur le jeu de la mode ».
Le Royal College of Art et le London College of Fashion ne sont pas en reste avec d'anciens élèves comme Erdem et Julien Macdonald, qui n'ont pas à rougir de leurs successeurs.
La Britannique Jenny Holmes et le Grec Dimitris Theocharidis, qui ont créé Jena Theo, ont remporté le très couru Fashion Fringe Award, remis par Donatella Versace devant un parterre de stars. Ils se sont connus en 2002 au London College of Fashion.
Les candidats déçus venaient de Chypre, de Serbie et du Kazakstan. Que les fashion-victims soient rassurées, Londres conserve son aura.
Matthew Williamson était le « revenant » le plus attendu de cette saison de défilés londoniens. Depuis sept ans, il présentait ses collections à New York - à part une visite express à Londres en septembre 2007 pour des raisons publicitaires, un défilé-concert grâce aux bons soins du chanteur Prince - mais il a décidé de revenir sur ses terres natales.
« Souvent, les défilés sont tout en noir, gris et crème, et vous venez chez Matthew et c'est waou », a déclaré à l'AFP Twiggy, premier mannequin « star » dans les années 1960. Surnommée la « brindille », elle est le symbole de l'Angleterre débridée des Beatles et de Mary Quant.
La reine de la mode britannique, Vivienne Westwood, avait ouvert la voie dès février 2008, en choisissant de présenter sa collection de prêt-à-porter Red Label à Londres où elle n'avait plus défilé depuis neuf ans. Elle devait présenter ses dernières créations dimanche en début de soirée.
Un regain d'intérêt qui récompense les efforts du British Fashion Council (BFC), organisateur de la Fashion Week, qui a été repris en main il y a quelques années. Le BFC s'est depuis engagé dans un exercice d'équilibriste afin de conserver la spécificité londonienne d'incubateur de jeunes talents tout en jouant en égale face aux grandes places de la mode que sont New York, Milan et Paris.
La tendance qui semble se détacher depuis l'ouverture de la Semaine de la mode annonce un printemps-été 2010 dominé par le blanc, mais avec des vêtements travaillés à l'extrême, regorgeant de superpositions, de plissés écrasés et autres savoir-faire des maîtres du stylisme. C'est notamment le cas de John Rocha, Eun Jeong ou encore Osman.
La Semaine de la mode de Londres qui vient de s'achever incarne depuis 25 ans le style à l'anglaise, mais sa créativité effervescente est en grande partie le fruit de la rencontre de talents venus de l'étranger. La moitié des stylistes qui figuraient dans le programme officiel du British Fashion Council (BFC) pour les collections...

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