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Nord du Yémen : des dizaines de milliers de déplacés manquent de vivres

Le Haut commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) a averti mercredi que des dizaines de milliers de déplacés dans le nord du Yémen manquaient de vivres en raison de la guerre, alors que les hostilités se poursuivent entre l'armée et les rebelles zaïdites.

"Les vivres s'épuisent pour les dizaines de milliers de réfugiés rassemblés dans quatre camps à Saada et ses environs, pour 6.000 autres à Baqem, toujours dans la province de Saada, sur la frontière avec l'Arabie saoudite, et 7.000 dans la province voisine d'Al-Jawf", a déclaré à l'AFP la porte-parole du HCR au Yémen, Laure Chedraoui.

"La poursuite des hostilités, la rapide rupture de la trêve et la fermeture des routes empêchent les agences humanitaires de venir en aide aux déplacés", a-t-elle ajouté.

Selon elle, une tentative d'acheminer, via l'Arabie saoudite voisine, une cargaison de vivres dans la région de Baqem, dans l'extrême nord du Yémen, n'a pas abouti.

"Cette cargaison est à 20 km de la frontière. Depuis deux semaines, les Saoudiens ont donné leur feu vert pour son acheminement à Baqem mais nous attendons toujours", a-t-elle déploré, exhortant par ailleurs le royaume saoudien à "ouvrir ses frontières pour accueillir des réfugiés" du Yémen.

Mardi, le HCR avait indiqué que la situation humanitaire dans le nord du Yémen restait critique en l'absence d'un cessez-le-feu solide.

Le gouvernement yéménite avait annoncé en fin de semaine dernière un cessez-le-feu unilatéral, qui n'a tenu que quelques heures et a été suivi par de violents combats entre l'armée et la rébellion zaïdite.

Selon l'ONU, quelque 150.000 personnes ont été déplacées dans le nord du Yémen depuis le début du conflit en 2004, dont 55.000 depuis le 11 août.

Mi-septembre, le HCR et le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) avaient déjà dénoncé le lourd tribut payé par les civils dans les combats.

La situation était tendue mercredi dans la province de Saada, notamment à Baqem, al-Maniya et Razah, a indiqué à l'AFP une source militaire, faisant état d'affrontements autour de Harf Sufyane, dans la province d'Omrane, où l'armée continuait sa progression vers Jebel al-Kawla, pour reprendre ce secteur aux rebelles.

L'organisation humanitaire internationale Oxfam a pour sa part appelé à l'ouverture d'un couloir sécurisé pour faire parvenir de l'aide humanitaire à quelque 90.000 déplacés dans les provinces de Saada et d'Al-Jawf.

"Un cessez-le-feu durable est la première priorité tant pour protéger les civils que pour parvenir à tous ceux qui sont dans le besoin, en majorité des femmes et des enfants", a déclaré le représentant de Oxfam Yémen, Taïeb Moussa, dans un communiqué.

Se disant "profondément inquiet" pour ceux qui restent isolés, il a averti que "si les combats venaient à s'intensifier, s'élargir ou simplement se poursuivre, nous pourrions alors assister à une catastrophe humanitaire".

Oxfam regrette "le peu" de fonds reçus par l'ONU depuis son appel à une aide de 23,75 millions de dollars pour le Yémen, lancé le 2 septembre.

Mardi, un porte-parole de la rébellion a réclamé des observateurs indépendants pour surveiller toute trêve, "en raison du manque de confiance entre les parties".

Il a assuré que les rebelles contrôlaient la majeure partie de la ville de Saada et se procuraient des armes sur le marché local, outre l'arsenal "conquis lors d'attaques surprises contre des positions de l'armée".

"Ainsi, nous disposons actuellement de huit chars, repris à l'armée, ainsi que des batteries anti-aériennes et des canons", a-t-il dit.

Les combats font rage depuis le 11 août entre l'armée et les rebelles zaïdites appartenant à une branche du chiisme. Le pouvoir les accuse d'être soutenus par des groupes en Iran, ce qu'ils démentent.

Le Haut commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) a averti mercredi que des dizaines de milliers de déplacés dans le nord du Yémen manquaient de vivres en raison de la guerre, alors que les hostilités se poursuivent entre l'armée et les rebelles zaïdites.
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