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Moyen Orient et Monde - Afghanistan

Présidentielle : Kaboul se prépare à l’éventualité d’un second tour

Les analystes estiment qu'Abdullah n'a quasiment aucune chance de gagner face à Karzaï.
Les autorités électorales assuraient hier se préparer à l'éventualité d'un second tour pour l'élection présidentielle du 20 août en Afghanistan, entachée de fraudes, selon nombre d'observateurs, au profit du sortant Hamid Karzaï, largement en tête. L'enjeu est de taille, au lendemain d'un attentat dévastateur des talibans en plein cœur de Kaboul, visant les forces internationales, au moment où les capitales occidentales, embarrassées, haussent très nettement le ton à l'égard de M. Karzaï.
M. Karzaï, installé au pouvoir par les forces internationales emmenées par les États-Unis fin 2001 à la chute du régime des talibans, est la cible de critiques de plus en plus ouvertes de l'administration américaine et d'autres pays de l'OTAN engagés militairement, en raison notamment de la corruption qui mine son gouvernement. Mais les observateurs estiment qu'il n'y a pas d'autre alternative, son principal rival Abdullah Abdullah n'ayant quasiment aucune chance de gagner la sympathie des populations d'une large partie du territoire. Selon les résultats préliminaires rendus publics mardi par la Commission électorale indépendante (IEC), M. Karzaï a obtenu 54,6 % des suffrages et M. Abdullah 27,8 %. Mais les résultats officiels ne seront proclamés que dans deux ou trois semaines, après les enquêtes sur des centaines de milliers de bulletins litigieux. Si un grand nombre sont invalidés, le sortant pourra tomber sous la barre des 50 % et devoir affronter M. Abdullah dans un second tour.
Cet imbroglio politique embarrasse la communauté internationale, partagée entre la nécessité d'avoir à traiter avec un futur président bien élu et légitime - donc par le biais d'un second tour - et les difficultés à l'organiser avant le rude hiver afghan. Une commission des plaintes électorales parrainée par l'ONU a ordonné le recomptage des bulletins de quelque 2 500 bureaux de vote, soit des centaines de milliers de suffrages, et les observateurs de l'Union européenne, dans un langage inhabituellement cru, ont estimé à un sur quatre les votes « suspects ». Le nouveau décompte avait commencé il y a plusieurs jours, mais il était suspendu hier, jour chômé, et pourrait être ralenti par les fêtes de fin du ramadan ce week-end.
L'IEC, accusée par M. Abdullah mais aussi des observateurs étrangers de partialité en faveur de M. Karzaï, avait jusqu'à présent nié préparer la logistique d'un second tour. « Nos collègues sont maintenant à Londres, où ils ont dessiné les nouveaux bulletins et sont prêts à les faire imprimer », a cependant assuré à l'AFP vendredi un responsable de l'IEC, ajoutant toutefois : « L'IEC se prépare à un second tour depuis le début, car c'est une probabilité normale partout, dans toutes les élections » à deux tours.
Le temps presse car un report au printemps dans un pays au gouvernement paralysé pourrait faire le jeu des talibans. Ils ont prouvé une fois de plus jeudi que leur insurrection s'intensifiait, jusqu'au cœur, à Kaboul, du dispositif militaire des quelque 100 000 soldats étrangers présents dans le pays. La mort jeudi des six Italiens et d'un soldat américain dans le sud a porté à 358 le nombre de militaires étrangers tués en 2009, de très loin l'année la plus meurtrière pour les forces internationales depuis 2001.

Les autorités électorales assuraient hier se préparer à l'éventualité d'un second tour pour l'élection présidentielle du 20 août en Afghanistan, entachée de fraudes, selon nombre d'observateurs, au profit du sortant Hamid Karzaï, largement en tête. L'enjeu est de taille, au lendemain d'un attentat dévastateur...

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