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Liban : Hariri accepte la mission de former un cabinet, mais ne veut pas faire des "promesses en l'air"

Le chef de la majorité au Liban, Saad Hariri, a été de nouveau chargé de former un gouvernement mercredi, mais cette désignation risque de ne pas mettre fin à l'impasse politique que traverse le pays en raison de divergences persistantes avec le camp mené par le Hezbollah.

Près d'une semaine après avoir renoncé à former un cabinet d'union en raison du rejet par la minorité de sa liste de ministres, M. Hariri, 39 ans, a été désigné par le président de la République Michel Sleiman, au terme de consultations avec les députés, dont 73 sur 128 ont proposé son nom.

"Nous faisons face à une nouvelle échéance", a déclaré au palais présidentiel M. Hariri, qui a accepté la mission.

Contrairement à son discours lors de sa première désignation, M. Hariri n'a pas expressément indiqué qu'il allait former un gouvernement d'union nationale.

"Les conditions posées lors de ma première désignation ont barré la route à la formation d'un gouvernement d'union nationale et empêché la mise en oeuvre de la formule sur laquelle nous étions d'accord avec le président de la République", a-t-il affirmé.

Les parties étaient d'accord sur la formule de répartition des portefeuilles (15 ministres pour la majorité, 10 pour la minorité et cinq ministres "neutres" choisis par le président de la République), mais les consultations ont bloqué sur les noms de certains ministres et la nature des portefeuilles accordés à la minorité.

"Je ne veux pas faire de promesses en l'air", a insisté Saad Hariri.

Le fils de l'ancien Premier ministre assassiné Rafic Hariri, qui avait été désigné une première fois le 27 juin, a précisé qu'il allait mener "des concertations englobant toutes les parties dans les prochains jours, après la fin" du mois du ramadan, soulignant qu'il serait "ouvert à toutes les idées".

"Je m'engage devant Dieu et devant les Libanais à respecter la constitution et à oeuvrer en vue d'une large participation nationale, sur la base du dialogue et malgré les divergences", a-t-il souligné.

L'impasse gouvernementale ravive la tension dans le pays plus d'un an après des affrontements sanglants entre partisans des deux bords.

La majorité accuse l'allié chrétien du Hezbollah, Michel Aoun, de mettre des bâtons dans les roues en voulant, entre autres, maintenir son gendre Gebrane Bassil aux Télécommunications. Cette demande a été rejetée par M. Hariri.

Les deux camps s'accusent mutuellement de blocage, la majorité estimant que le minorité est inféodée à Damas et Téhéran, tandis que celle-ci accuse l'autre camp d'obéir aux ordres de Washington et de Ryad.

"Il semble que nous sommes toujours en désaccord", a affirmé mardi M. Aoun.

Le gouvernement d'union est une revendication de la minorité qui refuse que la majorité s'arroge les décisions importantes, notamment sur la question délicate de l'arsenal du Hezbollah.

Des observateurs et des hommes politiques craignent également qu'une prolongation de l'impasse ne se répercute sur la sécurité dans le pays.

Le Liban a connu une période de calme au cours de l'année, attirant un nombre record de touristes durant l'été, mais l'impasse actuelle fait craindre une résurgence de la crise qui avait éclaté fin 2006 et atteint son paroxysme en mai 2008 avec des heurts sans précédent depuis la fin de la guerre civile (1975-1990).

Cette crise, qui était également axée sur le partage de pouvoir, avait été désamorcée avec la signature de l'accord interlibanais de Doha le même mois.

Le Qatar a proposé jeudi dernier d'accueillir une nouvelle conférence.

Le chef de la majorité au Liban, Saad Hariri, a été de nouveau chargé de former un gouvernement mercredi, mais cette désignation risque de ne pas mettre fin à l'impasse politique que traverse le pays en raison de divergences persistantes avec le camp mené par le Hezbollah.
Près d'une semaine après avoir renoncé à former...