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Nucléaire : les grandes puissances étudient les propositions iraniennes

Les grandes puissances chargées de discuter du programme nucléaire controversé de l'Iran étudiaient jeudi ses nouvelles propositions pour reprendre les négociations mais Téhéran a réitéré son refus de suspendre son programme d'enrichissement d'uranium.

Le ministre iranien des Affaires étrangères Manouchehr Mottaki a remis mercredi aux représentants des cinq membres permanents du conseil de sécurité de l'ONU (Etats-Unis, via l'ambassade de Suisse qui représente les intérêts américains en Iran, Grande-Bretagne, France, Russie, Chine) et de l'Allemagne un paquet de propositions visant à sortir de l'impasse.

Les Occidentaux soupçonnent l'Iran de vouloir se doter de l'arme atomique sous couvert d'un programme nucléaire civil, ce que dément Téhéran. L'Iran fait valoir qu'il a le droit de mener des activités nucléaires pacifiques en tant que signataire du Traité de non prolifération.

Malgré six années d'enquête approfondie, l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) n'est pas en mesure de dire si ce programme est totalement pacifique, alors que les Etats-Unis soupçonnent l'Iran d'être en fait proche de se doter des moyen de fabriquer la bombe atomique.

En attendant, les grandes puissances ont fait savoir qu'elles étudiaient les propositions iraniennes, le département d'Etat indiquant que les Etats-Unis y réagiraient "dans quelques jours".

Moscou a souligné que le document était "très argumenté", estimant qu'une "expertise" était "nécessaire" tandis que la Chine souhaitait "multiplier les efforts diplomatiques" en vue de "trouver un règlement général, sur le long-terme et approprié de cette question".

Londres, dont les relations avec Téhéran se sont encore détériorées depuis la réélection contestée du président ultraconservateur Mahmoud Ahmadinejad le 12 juin, a réitéré à Téhéran l'offre de dialogue du Groupe des 5+1, espérant que l'Iran y "répondra dès que possible".

Si le contenu précis des propositions iraniennes n'a pas été rendu public, un diplomate français a déclaré sous couvert d'anonymat que "rien ne figure dans le nouveau document sur une suspension de l'enrichissement d'uranium" réclamée par les Nations unies. "L'intérêt des Iraniens est de gagner du temps afin de pouvoir produire plusieurs bombes nucléaires", a-t-il jugé.

De fait, Ali Asghar Soltanieh, le représentant de l'Iran à l'AIEA, a opposé une nouvelle fin de non recevoir aux Occidentaux concernant leurs exigences de suspension du programme d'enrichissement.

La politique de l'Iran consiste "à ne pas suspendre (l'enrichissement d'uranium) et à continuer de soutenir (son) droit indéniable d'utiliser la technologie nucléaire à des fins pacifiques", a-t-il dit mercredi à Vienne, selon le journal conservateur Jomhuri Eslami.

Les responsables iraniens assurent régulièrement que Téhéran accepte de reprendre les négociations avec les grandes puissances pour parler des grands problèmes dans le monde, mais non pour discuter d'une suspension de son programme nucléaire.

"La République islamique d'Iran est prête, sur la base du respect de la souveraineté et des droits des nations, et loin des pressions et des menaces, à discuter avec les autres parties des questions politiques, de sécurité, économiques, culturelles et internationales", a déclaré M. Mottaki lors de la cérémonie de remise du document aux grandes puissances.

Celles-ci ont donné à l'Iran jusqu'à fin septembre pour entamer des négociations sur son programme nucléaire ou essuyer de nouvelles sanctions.

Téhéran fait l'objet de cinq résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU demandant un gel de son programme d'enrichissement, dont trois assorties de sanctions.

Les grandes puissances chargées de discuter du programme nucléaire controversé de l'Iran étudiaient jeudi ses nouvelles propositions pour reprendre les négociations mais Téhéran a réitéré son refus de suspendre son programme d'enrichissement d'uranium.
Le ministre iranien des Affaires étrangères Manouchehr Mottaki...