Le Liban pense tenir son "Bernard Madoff" (presse)

Le Liban a mis la main sur son Bernard Madoff, du nom du financier américain condamné à 150 ans de prison pour fraude massive, avec l'arrestation d'un homme dont la liste des victimes, surtout issues de la communauté chiite, ne cesse de s'allonger, selon la presse locale de vendredi.

Salah Ezzedine, un quinquagénaire originaire du Liban-sud, a été arrêté au cours de la semaine écoulée après avoir fait banqueroute et dans la foulée d'informations selon lesquelles il aurait dilapidé l'argent de clients à hauteur de plus d'1,5 milliard de dollars.

D'après ces mêmes sources, afin de récolter un maximum d'argents, l'homme aurait fait miroiter à ses clients --dont des ressortissants de pays du Golfe-- des taux d'intérêt allant jusqu'à 60%.

Interrogé par l'AFP, le procureur de l'Etat Saïd Mirza a affirmé que les autorités libanaises continuaient de "collecter des informations" sur l'homme d'affaires, lui-même chiite, ajoutant qu'aucun chiffre officiel sur cette affaire n'était disponible à ce stade de l'enquête.

"Il est parvenu à gagner la confiance de la population chiite du sud du Liban et a récolté beaucoup d'argent", a de son côté déclaré à l'AFP Mohammad al-Duheini, le maire de Toura, un village de la région.

Selon lui, un grand nombre des victimes sont des partisans du Hezbollah chiite libanais.

"Environ 250 de mes administrés ont placé leur argent entre ses mains" contre promesses de taux d'intéret atteignant 25%, a-t-il avancé.

"Les gens avaient entendu parler de lui comme d'un protégé du Hezbollah et d'un honnête homme impliqué dans des oeuvres caritatives", a encore expliqué le maire de Toura.

Selon la presse locale, l'un des premiers à porter plainte a été un député du Hezbollah, Hussein Hajj Hassan.

Le secret bancaire au Liban interdit aux banques de révéler le nom de leurs clients ou le contenu de leurs actifs, sauf en cas d'accord écrit de l'intéressé ou après banqueroute.