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Lockerbie : Londres nie un accord "pétrole contre Megrahi"

Le gouvernement britannique a démenti mercredi que la libération par l'Ecosse du Libyen condamné pour l'attentat de Lockerbie a été motivée par des intérêts pétroliers, reconnaissant cependant qu'il ne voulait pas qu'Abdelbaset al-Megrahi meure en prison.

"Il n'y a pas eu de conspiration, de camouflage, de double jeu, d'accord sur le pétrole, de tentative d'influencer les ministres écossais", a déclaré Gordon Brown au cours d'une conférence à Birmingham (centre).

La remise en liberté d'al-Megrahi était dans "les intérêts nationaux du Royaume-Uni", a-t-il expliqué, citant les décisions de Tripoli de mettre un terme à son programme d'armes de destruction massive et de coopérer dans la lutte contre le terrorisme.

"Ce sont ces questions (qui ont joué, ndlr) et non le pétrole ou les intérêts commerciaux", a asséné le dirigeant travailliste. La libération d'al-Megrahi "n'a jamais eu aucun lien avec autre chose", a-t-il affirmé. "Notre intérêt a toujours été de renforcer la coalition contre le terrorisme international", a-t-il dit.

Soulignant cependant que la libération d'al-Megrahi était "du seul ressort" de l'Ecosse, indépendante de Londres en matière de justice, M. Brown a estimé qu'il aurait été inopportun pour le gouvernement britannique "d'intervenir".

Abdelbaset al-Megrahi avait été condamné en 2001 à la prison à vie pour l'explosion d'un avion de la compagnie américaine Pan Am au-dessus du village écossais de Lockerbie en 1988.

Sa libération pour des raisons médicales par l'Ecosse le 20 août a suscité une vive controverse, en particulier aux Etats-Unis d'où sont originaires la majorité des 270 victimes. L'accueil triomphal qu'il avait reçu à Tripoli a encore jeté de l'huile sur le feu.

Dimanche, le Sunday Times avait affirmé que Londres avait suggéré d'inclure le Libyen dans un accord de transfèrement de prisonniers avec Tripoli en échange d'un contrat pétrolier entre la compagnie britannique BP et la Libye, d'un montant potentiel de 15 milliards de livres.

L'accord de transfèrement n'a finalement pas servi dans le cas d'al-Megrahi, qui a en fait été libéré pour des raisons de santé. Le Libyen souffre d'un cancer en phase terminale.

Mercredi matin, le secrétaire au Foreign Office, David Miliband, avait déjà démenti tout accord "pétrole contre Megrahi". "A aucun stade, nous n'avons eu l'intention de dire que nous pouvions offrir le genre d'entente qui est invoquée car la libération d'al-Megrahi n'était pas de notre ressort", a-t-il assuré sur la BBC.

M. Miliband a en revanche admis que Londres "ne voulait pas" qu'al-Megrahi "meure en prison", confirmant des déclarations du ministre libyen chargé de l'Europe, Abulati Alobidi, contenues dans une note de mars publiée mardi par l'Ecosse. Ce dernier y assure qu'en février à Tripoli, Bill Rammell, secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères, lui avait indiqué que "ni le Premier ministre ni le ministre des Affaires étrangères (David Miliband ndlr) ne souhaitaient voir M. Megrahi mourir en prison".

"C'est ce que j'ai dit", a confirmé mardi soir sur la BBC M. Rammell. "Je n'en ai pas discuté avec le Premier ministre", a-t-il cependant ajouté.

Mercredi, le sujet était de retour devant le Parlement d'Edimbourg, où le ministre écossais à la Justice, Kenny MacAskill, a dû une nouvelle fois défendre devant les députés sa décision de libérer al-Megrahi. Les élus pourraient être appelés à voter en fin de journée pour se prononcer sur cette libération qui n'en finit pas de faire des vagues.

Le gouvernement britannique a démenti mercredi que la libération par l'Ecosse du Libyen condamné pour l'attentat de Lockerbie a été motivée par des intérêts pétroliers, reconnaissant cependant qu'il ne voulait pas qu'Abdelbaset al-Megrahi meure en prison.
"Il n'y a pas eu de conspiration, de camouflage, de double jeu, d'accord sur le...