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Crise diplomatique : Bagdad et Damas s'accusent de masquer la vérité

Bagdad et Damas se sont accusés lundi de travestir la vérité aggravant une crise diplomatique que la Turquie tente de résoudre grâce à une médiation de son ministre des Affaires étrangères.

Le Premier ministre irakien Nouri al-Maliki a accusé son voisin d'avoir une responsabilité dans les récents attentats suicide de Bagdad, affirmant que "90% des terroristes arabes se sont infiltrés en Irak à partir du sol syrien", lors d'une rencontre avec le chef de la diplomatie turque, Ahmet Davutoglu.

"Nous demandons l'extradition des deux principales personnes recherchées, Mohammed Younes al-Ahmed et Sattam Farhan, pour ce crime, ainsi que d'autres personnes qui font l'objet de mandats d'arrêt" internationaux, a ajouté M. Maliki, cité dans un communiqué de son bureau.

Selon Bagdad, MM. Ahmed et Farhan, deux membres du Baas, parti au pouvoir sous l'ancien président Saddam Hussein et aujourd'hui interdit, ont donné l'ordre, depuis la Syrie, de commettre le double attentat contre les ministères des Affaires étrangères et des Finances, le 19 août à Bagdad, qui ont fait 95 morts.

Le président syrien Bachar el-Assad a riposté en qualifiant d'"immorales" les accusations irakiennes.

"Lorsque la Syrie est accusée de tuer des Irakiens alors qu'elle accueille 1,2 million de réfugiés irakiens, ces accusations sont immorales et à caractère politique", a dit M. Assad à Damas.

"Lorsque les accusations ne reposent sur aucune preuve, cela veut dire qu'elles sont illogiques au regard de la loi", a ajouté M. Assad, qui a une nouvelle fois demandé à Bagdad de lui présenter des preuves.

M. Maliki a une fois de plus réclamé que la Syrie "expulse les terroristes, les baassistes, et les takfiris (extrémistes sunnites) qui ont fait de la Syrie une base pour mener des opérations criminelles en Irak".

Selon lui, depuis 2004, l'Irak a présenté "des noms, des adresses, des informations, des documents et des preuves des activités terroristes et de groupes takfiris connus", a ajouté M. Maliki, continuant d'appeler à la création d'un tribunal international pour juger les responsables d'attentats.

"L'idée de la formation d'un tribunal pénal international n'est pas dirigée seulement contre la Syrie mais contre tous ceux qui s'ingérent" en Irak, a expliqué le ministre des Affaires étrangères irakien Hoshyar Zebari, lors d'une conférence de presse avec M. Davutoglu.

La semaine dernière, l'Irak a rappelé son ambassadeur à Damas et la Syrie a répliqué quelques heures plus tard en rappelant son représentant à Bagdad.

La Turquie a lancé une médiation entre les deux pays en dépêchant M. Davutoglu à Bagdad puis à Damas.

"Je vais transmettre des informations (sur les attentats) au président syrien et au ministre des Affaires étrangères (syrien) Walid Mouallem", a affirmé M. Davutoglu à Bagdad.

"Nous souhaitons que toutes les questions soient pacifiquement résolues", a-t-il ajouté.

Après Bagdad, le chef de la diplomatie turque s'est rendu à Damas et s'est entretenu avec le président Assad, qui a dénoncé des "accusations irresponsables".

"La Syrie a prouvé ces dernières années qu'elle est soucieuse de la vie de chaque Irakien" a déclaré le président syrien, lors de l'entretien.

"Il est inacceptable de lancer des accusations irresponsables à l'encontre de la Syrie, qui nuisent aux relations bilatérales", a-t-il ajouté, selon l'agence officielle syrienne Sana.

De son côté, la France a exhorté Bagdad et Damas à "reprendre au plus vite le cours normal de leur relation", a déclaré lundi le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Eric Chevallier.

Bagdad et Damas se sont accusés lundi de travestir la vérité aggravant une crise diplomatique que la Turquie tente de résoudre grâce à une médiation de son ministre des Affaires étrangères.
Le Premier ministre irakien Nouri al-Maliki a accusé son voisin d'avoir une responsabilité dans les récents attentats suicide...