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Lockerbie : Londres et Washington dénoncent l'accueil réservé à Megrahi

Londres et Washington ont vivement désapprouvé vendredi l'accueil en héros réservé la veille par la Libye à Abdelbaset Ali Mohamed Al-Megrahi, son ressortissant condamné pour l'attentat de Lockerbie et libéré par l'Ecosse pour raisons médicales.

"Je pense que c'était tout à fait répréhensible", a répondu sans plus de commentaire le président américain Barack Obama, interrogé par un journaliste.

"Les images que nous avons vues de Libye hier sont scandaleuses et écoeurantes", avait déclaré peu avant M. Obama le porte-parole de la Maison Blanche, Robert Gibbs.

Des centaines de personnes, agitant des drapeaux libyens et écossais, ont accueilli Megrahi en héros jeudi soir. Le Libyen avait été condamné à la prison à vie avec une peine de sûreté de 27 ans pour l'explosion d'un avion de la Pan Am le 21 décembre 1988 au-dessus du village écossais de Lockerbie, tuant 270 personnes.

"Nous avons dit au gouvernement libyen que nous continuerions à observer la façon dont il va traiter (M. Megrahi) dans les jours qui viennent", a ajouté M. Gibbs.

A Londres, le ministre britannique des Affaires étrangères, David Miliband, a qualifié de "profondément affligeant" l'accueil reçu par Megrahi, libéré par l'Ecosse en raison de son cancer de la prostate en phase terminale.

Tripoli a ignoré l'appel du président américain Barack Obama à recevoir dans la discrétion Megrahi, qui n'aurait plus que trois mois à vivre.

Le Premier ministre britannique, Gordon Brown, avait également appelé le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi à la sobriété. Dans une lettre remise jeudi par l'ambassadeur britannique, M. Brown avait demandé au colonel Kadhafi de faire preuve de "sensibilité" dans sa manière de saluer le retour de Megrahi, a indiqué Downing Street vendredi.

Interrogé sur la BBC, M. Miliband a estimé que, "évidemment, voir quelqu'un qui a commis un meurtre de masse être accueilli en héros à Tripoli est profondément troublant, profondément affligeant".

Le ministre a prévenu la Libye que le traitement réservé à Megrahi pourrait avoir de sérieuses conséquences sur ses relations avec Londres. "Il est très important que la Libye sache (...) que le comportement du gouvernement libyen dans les prochains jours (...) sera capital dans la manière dont le monde considérera le retour de la Libye dans la communauté civilisée des nations", a-t-il mis en garde.

Paris a, de son côté, estimé que l'accueil réservé à Megrahi "heurtait" les sentiments des familles des victimes.

Aux Etats-Unis, le Wall Street Journal parlait d'un "second Lockerbie" pour les familles des victimes. "Certains cambrioleurs ont passé plus de temps à l'ombre" que Megrahi, s'indigne le journal.

Le New York Times souligne que c'est bien malgré la "virulente" opposition de Washington que Megrahi a été libéré.

Le président Obama avait estimé jeudi que l'Ecosse avait commis une "erreur". Les jours précédents, la Maison Blanche avait officiellement réclamé que Megrahi soit maintenu en détention.

M. Miliband a assuré que la décision de libérer le Libyen avait été prise par le seul gouvernement écossais et catégoriquement rejeté les suggestions selon lesquelles Londres aurait fait pression en ce sens pour défendre ses intérêts pétroliers en Libye.

Le Premier ministre écossais, Alex Salmond, a, pour sa part, défendu le choix de relâcher Megrahi. "Nous n'avons pas pris en compte les questions de politique internationale, quelle que soit leur origine. Nous avons considéré ce qui était juste et approprié en fonction de notre système judiciaire", a déclaré M. Salmond à la BBC.

Londres et Washington ont vivement désapprouvé vendredi l'accueil en héros réservé la veille par la Libye à Abdelbaset Ali Mohamed Al-Megrahi, son ressortissant condamné pour l'attentat de Lockerbie et libéré par l'Ecosse pour raisons médicales.
"Je pense que c'était tout à fait répréhensible", a...