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Iran : le chef du pouvoir judiciaire lance un appel à l'unité

Le chef du pouvoir judiciaire en Iran a lancé mardi un appel à l'unité aux différents groupes politiques, à la veille de la prestation de serment du président Mahmoud Ahmadinejad devant le Parlement qui pourrait, selon la presse, être boycottée par l'opposition.

Le président doit être officiellement investi de ses fonctions pour un nouveau mandat de quatre ans mercredi devant le Parlement, en présence de responsables militaires et de diplomates. Il devra ensuite former un nouveau gouvernement dans un climat de tension avec l'opposition qui conteste sa réélection.

Lundi, le guide suprême de la République islamique, l'ayatollah Ali Khamenei, avait confirmé la réélection du président, prononçant un discours élogieux envers M. Ahmadinejad dont l'allégeance au numéro un du régime avait été mise en doute au sein de son propre camp.

"Ce à quoi nous avons assisté hier donne une légitimité divine au président", a assuré dans un éditorial Kayhan, le principal quotidien conservateur en Iran.

Le guide suprême avait loué un "homme courageux, travailleur acharné et intelligent", saluant le "vote sans précédent" des Iraniens, devant un parterre de hauts dignitaires mais en l'absence d'importants dirigeants de l'opposition.

"J'espère que tous les responsables officiels ont compris la situation et resteront unis", a indiqué l'ayatollah Mahmoud Hachémi Chahroudi, chef du pouvoir judiciaire et important membre du clergé, cité par l'agence Isna.

"J'espère qu'ils vont faire de leur mieux pour la révolution, le régime, l'islam et décevront les ennemis", a-t-il ajouté.

Pour sa part, l'association de défense des droits de l'homme Amnesty international a appelé dans un communiqué le "guide suprême et ceux qui l'entourent" à profiter de l'intronisation du président pour "inverser la tendance actuelle à la répression et respecter les droits du peuple iranien".

L'annonce de la victoire de M. Ahmadinejad au premier tour de l'élection le 12 juin avec près de 63% des voix a plongé le pays dans sa plus grave crise politique depuis l'instauration de la République islamique en 1979, avec des manifestations monstres des partisans des candidats battus qui l'accusent de fraude électorale.

Une trentaine de personnes ont été tuées, environ 2.000 ont été arrêtées et plus d'une centaine sont jugées par le tribunal révolutionnaire de Téhéran.

Amnesty dénonce à cet égard un "procès pour l'exemple" destiné à "masquer les origines de la contestation et à justifier les méthodes sans foi ni loi utilisées par les autorités pour la réprimer".

Le journal d'opposition Etemad Melli a laissé entendre que l'opposition pourrait boycotter la cérémonie de prestation de serment et considérer le nouveau gouvernement comme "illégitime".

"Le groupe minoritaire au Parlement (les réformateurs) pourrait ne pas participer à la prestation de serment et cela a mis en colère les conservateurs", a indiqué le quotidien.

L'ex-président Akbar Hachémi Rafsandjani -qui dirige le Conseil de discernement et l'Assemblée des experts, deux institutions clés du pouvoir-, et l'ex-président Mohammad Khatami n'avaient pas assisté à la cérémonie de lundi. Les ex-candidats de l'opposition, le conservateur modéré Mir Hossein Moussavi et le réformateur Mehdi Karoubi, qui réclament toujours l'annulation du scrutin présidentiel, en étaient également absents.

De son côté, le Conseil suprême de la sécurité nationale a annoncé des poursuites judiciaires contre les responsables du centre de détention de Kahrizak où des manifestants auraient subi des mauvais traitements et dont le guide suprême vient d'ordonner la fermeture, selon l'agence officielle Irna.

Au moins deux personnes sont mortes en détention.

Le chef du pouvoir judiciaire en Iran a lancé mardi un appel à l'unité aux différents groupes politiques, à la veille de la prestation de serment du président Mahmoud Ahmadinejad devant le Parlement qui pourrait, selon la presse, être boycottée par l'opposition.
Le président doit être officiellement investi de ses fonctions pour...