Iran : poursuites contre les auteurs d'abus contre des manifestants détenus

Les autorités iraniennes ont annoncé mardi des poursuites judiciaires contre les responsables d'un centre de détention où des manifestants auraient subi des mauvais traitements et dont le guide suprême vient d'ordonner la fermeture, a rapporté l'agence officielle Irna.

"Après une visite au centre de détention de Kahrizak (...), tous les responsables auteurs d'abus ont été démis de leurs fonctions et ils seront poursuivis en justice", a déclaré dans un communiqué le Conseil suprême de la sécurité nationale, la plus haute instance chargée de la sécurité en Iran.

Cette décision fait suite à un appel du guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, qui a souhaité "affronter ceux qui ont violé les droits des citoyens" et après l'examen "de dossiers médicaux et des rencontres avec les familles des personnes blessées", ajoute le communiqué.

La semaine dernière, le numéro un iranien avait "ordonné la fermeture" du centre de Kahrizak, dans le sud de Téhéran, car il ne répondait "pas aux normes nécessaires au respect des droits des accusés".

L'ayatollah Khamenei "a donné l'ordre aux responsables pour qu'aucune injustice ne soit commise contre les gens (...) et d'agir contre toute violation de la sécurité, de la vie et des droits des gens", avait précisé le secrétaire du Conseil suprême de la sécurité nationale, Saïd Jalili.

Depuis le début de la contestation de la réélection le 12 juin du président Mahmoud Ahmadinejad, une trentaine de personnes ont été tuées et environ 2.000 ont été arrêtées, dont 250 seraient toujours en détention.

Au moins deux personnes sont mortes en détention.

Le chef de la police iranienne Esmail Ahmadi Moghadam a déclaré à la télévision publique qu'une des victimes, Mohsen Ruholamini, était morte à Kahrizak et que trois gardiens avaient été placés en détention.

Les manifestants arrêtés le 9 juillet lors d'un rassemblement pour marquer les émeutes étudiantes de 1999 ont été emprisonnés dans ce centre destiné aux "criminels dangereux" et trois d'entre eux ont été passés à tabac pour avoir protesté contre leurs conditions de détention, a-t-il ajouté.

Le président doit prêter officiellement serment pour un nouveau mandat mercredi devant le Parlement lors d'une cérémonie qui pourrait être boycottée par l'opposition, selon la presse.