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Afghanistan : crainte de violences post-électorales, comme en Iran

Le gouvernement afghan a prévenu dimanche qu'il réagirait "avec fermeté" à une éventuelle contestation par la violence du résultat des élections présidentielle et provinciales du 20 août, devant les craintes de répétition des troubles survenus en Iran.

"Le ministère de l'Intérieur réagira avec fermeté contre tous ceux qui tenteront d'imposer leur volonté (...) au peuple d'Afghanistan par les armes", selon un communiqué diffusé dimanche.

La semaine dernière, un journal étranger avait cité un expert afghan disant que si l'ancien ministre des Affaires étrangères Abdullah Abdullah, le principal adversaire du président sortant Hamid Karzaï, n'acceptait pas le résultat de la présidentielle, à laquelle se présentent les deux hommes, les protestations pourraient être violentes.

"Il n'y aura pas de manifestations pacifiques à Kaboul (...). Les gens viendront avec leur kalachnikov. Chaque foyer à Kaboul possède une arme", a déclaré l'expert Haroun Mir, cité par le journal.

Le ministère de l'Intérieur, chargé de la sécurité des élections, a prévenu que les déclarations susceptibles d'entraîner "des destructions, des pillages et qui troublent la sécurité des citoyens" pouvaient faire l'objet de poursuites judiciaires et faire encourir la peine de mort.

Le ministère a attribué la citation par erreur à un membre de l'équipe de campagne de M. Abdullah. Ce dernier a pris ses distances par rapport à ces déclarations dans une conférence de presse samedi.

Un autre poids lourd de la campagne présidentielle, l'ancien ministre des Finances Ashraf Ghani, a profité de l'occasion pour appeler à établir des critères de légitimité des élections et réfléchir à la façon de réagir si elles n'étaient pas crédibles.

"Notre nation ne peut pas se permettre une période d'instabilité", a-t-il estimé.

La question de la crédibilité des élections est posée depuis plusieurs semaines par des observateurs.

Plusieurs candidats se sont plaints que M. Karzaï profiterait d'un avantage du fait de son accès aux ressources gouvernementales.

Les violences des insurgés afghans, parmi lesquels les talibans chassés du pouvoir fin 2001 par une coalition menée par les Etats-Unis, pourraient aussi tenir la population à l'écart des bureaux de vote, plombant la participation au scrutin.

Et des accusations de fraudes massives dans l'inscription des Afghans sur les listes électorales ont été lancées, alors que dans d'autres parties du pays, des villages entiers n'ont pas encore reçu de cartes d'électeurs.

Après la réélection contestée du président iranien Mahmoud Ahmadinejad en juin, des manifestations répétées avaient fait une trentaine de morts, selon les chiffres officiels.

Le gouvernement afghan a prévenu dimanche qu'il réagirait "avec fermeté" à une éventuelle contestation par la violence du résultat des élections présidentielle et provinciales du 20 août, devant les craintes de répétition des troubles survenus en Iran.
"Le ministère de l'Intérieur réagira avec...