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Deux "conseillers français" enlevés en mission à Mogadiscio

Deux "conseillers" des services de renseignements français en mission à Mogadiscio, où ils apportaient une aide en matière de sécurité au gouvernement somalien, ont été enlevés mardi par des hommes armés, a-t-on appris de sources françaises et somaliennes.

Ils ont été enlevés dans l'hôtel Sahafi, dans le sud de la capitale somalienne, par une dizaine de miliciens qui ont désarmé les gardes de sécurité de l'hôtel où ils s'étaient enregistrés comme journalistes, selon un policier somalien et la direction de l'hôtel.

"Deux conseillers français en mission officielle d'assistance auprès du gouvernement somalien ont été enlevés ce matin (mardi) à Mogadiscio par des hommes armés", a annoncé à Paris le ministère français des Affaires étrangères dans un communiqué.

"Ils apportaient une aide en matière de sécurité au gouvernement fédéral de transition du président" somalien Sharif Sheikh Ahmed, est-il précisé dans le texte.

Le ministère n'a donné aucune précision sur l'identité de ces hommes ou sur le fait de savoir s'il s'agissait de militaires ou de civils.

Le gouvernement du président Ahmed, un islamiste modéré élu fin janvier, fait face depuis début mai à une offensive sans précédent des islamistes radicaux des shebab et de la milice Hezb al-Islamiya. Les insurgés ont reçu ces derniers mois le renforts de combattants "jihadistes" étrangers.

La France s'est engagée au printemps à former à Djibouti un bataillon de l'armée somalienne, soit 500 hommes. La France dispose à Djibouti d'une base permanente de 2.900 militaires.

A l'origine, la formation de militaires somaliens devait débuter en septembre. En raison de la dégradation de la situation à Mogadiscio, les préparatifs se sont accélérés et cette formation devait débuter en août à Djibouti.

Un haut responsable gouvernemental somalien avait indiqué plus tôt mardi sous couvert d'anonymat que les deux étrangers enlevés étaient des Français travaillant pour les services de renseignement français.

Il a précisé à l'AFP que les otages, qui se trouvaient selon lui "en Somalie depuis neuf jours", n'étaient pas des journalistes.

L'enlèvement des deux hommes, qui n'avait pas été revendiqué mardi après-midi, s'est produit le jour de la fête nationale française.

Selon un employé de l'hôtel sous couvert d'anonymat, l'opération "semble avoir été bien préparée car elle s'est déroulée dans une zone sous haute surveillance contrôlée par le gouvernement somalien".

Les ravisseurs se sont présentés comme des membres des forces de sécurité gouvernementales en approchant de l'hôtel, a-t-il ajouté.

Selon des témoins, ces ravisseurs ont rencontré peu de résistance de la part des gardes de sécurité de l'hôtel et aucun coup de feu n'a été entendu pendant l'opération.

Hassan Yare, épicier dont l'échoppe est voisine de l'hôtel, a raconté avoir vu deux véhicules - dont un avec une dizaine d'hommes armés à bord - s'engouffrer dans l'enceinte de l'hôtel.

"Je n'ai pas réalisé que quelque chose de mauvais se passait, jusqu'à ce que je voie deux hommes blancs être emmenés", a-t-il ajouté.

Des étrangers sont régulièrement enlevés en Somalie, pays en guerre civile depuis 1991, et libérés contre rançon. Journalistes et humanitaires sont particulièrement visés. Six journalistes somaliens ont été tués dans leur pays depuis janvier.

La journaliste canadienne Amanda Lindhout et le photographe australien Nigel Geoffrey Brennan, enlevés le 23 août 2008, sont toujours détenus par leurs ravisseurs.

Quatre employés européens de l'ONG française Action contre la faim (ACF) et leurs deux pilotes kényans, enlevés début novembre, sont également toujours otages.

Deux "conseillers" des services de renseignements français en mission à Mogadiscio, où ils apportaient une aide en matière de sécurité au gouvernement somalien, ont été enlevés mardi par des hommes armés, a-t-on appris de sources françaises et somaliennes.
Ils ont été enlevés dans l'hôtel...