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Le directeur de l'AIEA appelle l'Otan à ne plus tabler sur l'arme atomique

Le directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), Mohamed El Baradei, a appelé mardi l'Otan à ne plus tabler autant sur la dissuasion nucléaire, estimant que l'alliance militaire occidentale donnait un mauvais exemple au reste du monde.

"Vous devez réduire fortement votre dépendance par rapport aux armes nucléaires", a déclaré M. El Baradei, lors d'un débat organisé par l'Otan sur la préparation de son "nouveau concept stratégique".

Dans sa version actuelle, qui date de 1999, ce document de référence sur les missions et la doctrine de l'alliance militaire occidentale mentionne l'arme nucléaire comme un élément essentiel de dissuasion.

Selon le directeur de l'AIEA, "le message de l'Otan" aux autres pays "c'est +nous devons développer nos armes nucléaires+". De cette manière, aux yeux de tous, "arsenal nucléaire = assurance, puissance et prestige", a-t-il estimé.

Or, "insister sur la garantie suprême que représente l'arme nucléaire, c'est envoyer le plus mauvais message possible au reste du monde", a affirmé M. El Baradei.

Interrogé sur les propos de M. El Baradei, le secrétaire général de l'Otan, Jaap de Hoop Scheffer, a affirmé à des journalistes qu'"il ne fait aucun doute que l'Otan continuera de tabler sur une combinaison de moyens nucléaires et classiques", comme depuis sa création en 1949.

S'il n'y a plus en Europe de missiles sol-sol à têtes atomiques depuis la fin de la Guerre froide, des bases aériennes de six pays de l'Otan (Allemagne, Belgique, Italie, Pays-Bas, Royaume-Uni et Turquie) abritent encore de 200 à 350 bombes atomiques américaines largables par avion, selon des estimations non officielles. A cela s'ajoutent les armes atomiques à bord des navires et sous-marins américains et britanniques.

"Dans un monde dangereux, l'Otan continuera de détenir" ce type d'armes, a estimé M. de Hoop Scheffer, soulignant qu'en ce qui le concerne, il serait "contre tout changement".

Lors de la même conférence, l'ancienne secrétaire d'Etat américaine Madeleine Albright, qui fera partie du comité d'experts chargé de préparer le nouveau concept stratégique de l'Otan, a cependant évoqué "un monde où les armes nucléaires auront un rôle en diminution constante".

Elle faisait allusion à l'accord russo-américain signé lundi à Moscou par les présidents Barack Obama et Dmitri Medvedev, en vue du traité qui prendra le relais de l'historique traité START de 1991 sur la réduction des arsenaux nucléaires.

Les deux chefs d'Etat sont convenus d'abaisser dans une fourchette de 1.500 à 1.675 le nombre de têtes nucléaires (contre 2.200 au maximum aux termes de START) et dans une fourchette de 500 à 1.100 le nombre des vecteurs nucléaires (missiles intercontinentaux, sous-marins et bombardiers stratégiques) de chacun des deux pays. La réduction devra intervenir dans un délai de sept ans à compter de l'entrée en vigueur du nouveau traité.

Le 5 avril à Prague, M. Obama s'était fait le chantre d'un monde sans armes nucléaires.

M. El Baradei, dont le mandat s'achève en novembre, avait pour mission de veiller au respect par les pays signataires, notamment l'Iran, du traité de non-prolifération nucléaire (TNP) entré en vigueur en 1970, et qui doit être révisé en 2010.

Le directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), Mohamed El Baradei, a appelé mardi l'Otan à ne plus tabler autant sur la dissuasion nucléaire, estimant que l'alliance militaire occidentale donnait un mauvais exemple au reste du monde.
"Vous devez réduire fortement votre dépendance par rapport aux armes...