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Moyen Orient et Monde - Irak

Les soldats américains se mettent dans la peau de leur nouveau rôle

Obama charge Biden de superviser l'effort de réconciliation politique.
La mission des 133 000 soldats américains présents en Irak a changé hier après leur retrait des villes et certains ont du mal à accepter d'abandonner leur rôle de guerrier pour celui d'assistance.
« Quand ils partent le matin, mes hommes sont maintenant comme des employés se rendant au travail », assure le colonel Burt Thompson, chef des troupes américaines dans la province de Diyala, autrefois l'une des plus dangereuses d'Irak. Commandant de la 1re brigade, 25e division d'infanterie, il reconnaît que la mission des soldats a beaucoup changé. « Ils iront au commissariat central, rencontreront les policiers, les aideront avec leurs radios, iront parfois en patrouilles (...) le tout à la demande de la police irakienne », décrit-il.
Depuis quelques mois déjà, le nombre de missions a significativement diminué et se cantonnent souvent à des projets de reconstruction d'infrastructures, de distribution de nourriture ou d'entraînement des forces irakiennes.
À la base de Warhorse, près de Baaqouba, la vie des quelque 4 000 soldats appartenant à la 1re brigade, 25e division d'infanterie, ne devrait plus ressembler à celle des brigades précédentes basées ici. Finies les semaines de combats contre les insurgés, la reconquête de Baaqouba rue par rue, parfois maison par maison, ou de harcèlement constant par les rebelles qui plaçaient des bombes au bord des routes pour faire exploser les véhicules américains.
« Quand je suis arrivé en septembre dernier, on sortait au moins quatre fois par semaine. Aujourd'hui c'est presque fini pour nous », explique Xavier Canfield, un soldat âgé de 22 ans, en train de jouer au basket-ball dans le gymnase de la base. Dans les temps morts, « on reste à la base en alerte, on vient jouer ici, on va à la gym ou regarder des films », explique le jeune homme. Son partenaire de jeu, Tavaros James, 22 ans, était, lui, chargé d'approvisionner les postes de combats urbains que l'armée vient de supprimer. Au total, l'armée a éliminé 11 bases sur les 18 qu'elle possédait dans la province de Diyala. « Il me reste un mois à tirer. Je ne vais plus sortir. Je vais rester ici, probablement à jouer au basket et commencer à plier bagages », souligne le soldat James, avant d'ajouter : « Il est temps de rentrer. »
Beaucoup de soldats d'infanterie, entraînés à la lutte antiguérilla, avouent, en privé, s'ennuyer profondément dans leurs nouvelles tâches ; le colonel, lui, rejette toutes critiques. « Votre travail est de faire ce que l'on vous dit. Un jour vous pouvez appuyer sur la gâchette, le second nettoyer les vitres ou faire de l'humanitaire », lance le colonel à l'adresse de ses troupes. « Je suis reconnaissant que nous ne tuons plus, cela veut dire que l'on peut rentrer à la maison, que l'Irak est un peu plus proche de pouvoir devenir une société en paix », dit-il, mais, insiste-t-il, « le 30 juin ne veut pas dire que je vais rester dans ma base, ne pas en sortir et ne rien faire. Au contraire, en dehors des villes la situation n'a pas beaucoup changé, et je peux me déplacer comme bon me semble ». D'autre part, le président Barack Obama a chargé son vice-président Joe Biden de superviser l'effort de réconciliation politique en Irak, a indiqué la Maison-Blanche. M. Biden coopérera pour cela avec l'ambassadeur des États-Unis à Bagdad, Christopher Hill, et le commandant des forces américaines, le général Ray Odierno. La Maison-Blanche n'a guère fourni plus de précision sur l'action qui sera celle de M. Biden, sinon pour dire qu'il répugnait à employer le mot de « médiateur » entre les différentes communautés irakiennes. En outre, l'ONU a appelé Bagdad à autoriser les sociétés civiles étrangères de déminage à travailler en Irak, pour nettoyer plus rapidement les champs de mines. L'Irak a interdit en décembre dernier aux compagnies civiles de déminer le pays, une tâche réservée à l'armée irakienne, qui craint que les mines soient déterrées et vendues aux insurgés. Enfin, le bilan des victimes des violences en juin est le plus haut en 11 mois avec 437 morts, selon des chiffres obtenus hier auprès des ministères irakiens de la Défense, de l'Intérieur et de la Santé. Selon ces chiffres compilés, 372 civils, 45 policiers et 20 soldats ont été tués. En plus, 960 civils, 101 policiers et 34 soldats ont été blessés.
La mission des 133 000 soldats américains présents en Irak a changé hier après leur retrait des villes et certains ont du mal à accepter d'abandonner leur rôle de guerrier pour celui d'assistance.« Quand ils partent le matin, mes hommes sont maintenant comme des employés se rendant au travail », assure le...

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