Solana et Bildt condamnent les violences en Iran

Le Haut représentant de l'Union européenne pour les Affaires étrangères Javier Solana et le ministre suédois des Affaires étrangères Carl Bildt ont condamné mardi les violences post-électorales en Iran, tout en soulignant l'impuissance de l'Union européenne.

"Nous avons vu de la violence et nous devons la condamner", a déclaré M. Solana lors d'une conférence de presse à Stockholm avec M. Bildt.

Mais l'Union européenne "n'a pas d'armée à envoyer (en Iran) et même si elle en avait une, il n'est pas certain qu'elle l'enverrait", a déclaré M. Bildt dont le pays assurera la présidence tournante de l'UE à partir du 1er juillet.

"Nous espérions que le processus électoral serait clairement positif pour la communauté internationale. Mais ce que nous voyons aujourd'hui est bien différent", a regretté M. Solana.

Toutefois, selon M. Bildt, "il n'y a aucune raison de parler de sanctions contre l'Iran. Si nous notons des signes de réforme en provenance d'Iran, il faudrait nous ouvrir plutôt que de parler de sanctions".

"Il faut que le changement vienne de l'intérieur, nous, nous pouvons juste apporter un soutien moral", a encore affirmé le chef de la diplomatie suédoise.

Mardi, plusieurs pays de l'UE, dont la France, la Suède et la Finlande, ont convoqué l'ambassadeur d'Iran en poste chez eux pour faire part de leur inquiétude face à la situation dans le pays.

La veille, la présidence tchèque de l'UE avait convoqué l'ambassadeur d'Iran à Prague et appelé ses partenaires européens à faire de même.

Le pouvoir iranien a exclu mardi l'annulation de la présidentielle contestée du 12 juin et annoncé que le nouveau président et son gouvernement seraient investis entre le 26 juillet et le 19 août.

Téhéran a connu samedi un déchaînement de violence au cours duquel au moins dix personnes ont été tuées et plus de 100 blessées, selon la télévision d'Etat, portant à au moins 17 le nombre de morts dans la capitale depuis le début des troubles.