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Sport - Olympique de Marseille

OM, les bulles du Pape

La question n'est plus de savoir si Pape Diouf sera encore président de l'OM dans 36 heures... Mais de savoir qui va le remplacer et si l'OM va s'enflammer. Ainsi va le mercato dans le plus grand club de foot de France.

L'Olympique de Marseille ne fait rien comme les autres. Et c'est pour cela qu'il règne en maître médiatique sur le football hexagonal depuis 15 ans. Le mercato d'été ouvert, la foire aux bestiaux estivale, nombre de clubs s'échinent à négocier transferts et prêts de joueurs pour alléger leur effectif, remplir leurs caisses, améliorer l'équipe. Trop facile et trop banal.
Marseille préfère une petite crise, qui aboutira dans les prochaines heures à un changement à la tête du club. Rien de moins. En sursis depuis plusieurs semaines, Pape Diouf, le président du club, a un peu plus que la tête sur le billard. « La question n'est même plus de savoir s'il s'en va, mais qui va le remplacer », précise un fin connaisseur des arcanes de la Commanderie, le siège du club marseillais. Un dénouement prévu dans les prochaines 36 heures... Au bout de cinq ans de présidence papale, le bail le plus long depuis Bernard Tapie.
Un satisfecit que lui accordent tous les observateurs et acteurs du club : une stabilité retrouvée, des résultats sportifs satisfaisants (mais sans titre pour le 2e plus gros budget du championnat de L1), des tensions apaisées avec les supporteurs et aucun épisode judiciaire gênant, pour l'instant.

Un croque-mitaine parisien
L'air de Marseille semble avoir un peu monté la tête du Pape, enivré de son succès et un brin jaloux de ses prérogatives. Au point de clamer urbi et orbi, à savoir dans L'Équipe Magazine (6 juin), puis dans La Provence (13 juin), « qu'à l'OM c'est moi qui décide ». Et une ribambelle d'attaques contre Vincent Labrune, président du conseil de surveillance. « Ils croient qu'ils dirigent l'OM. Et bien non, c'est Pape Diouf qui dirige l'OM... », « sa peau doit être sensible à l'air marseillais », « son nom est en train de prospérer, mais il vient du néant ».
Un néant du nom de... Robert Louis-Dreyfus, proprio du club et qui a installé Labrune, son conseiller en com', en janvier 2008 à la tête du conseil de surveillance, organe représentatif de l'actionnaire au sein du club marseillais. À l'époque, l'arrivée de Labrune avait été saluée en grande pompe par Diouf en personne. « Plus spécifiquement, je me réjouis aussi de voir nommer un passionné de football, Vincent Labrune, à la tête du conseil de surveillance », commentait le président de l'OM le 12 janvier 2008. « De par son parcours professionnel (il a été conseiller en communication du groupe TF1, NDLR), il connaît bien les enjeux du football moderne et de sa médiatisation. De plus, Vincent est un proche de Robert Louis-Dreyfus. Il bénéficie lui aussi de sa pleine confiance, et je suis ainsi certain que nous pourrons collaborer activement et contribuer ensemble à la réussite de notre club. » Raté apparemment...
Désormais, Pape en a fait son croque-mitaine, l'homme qui veut sa peau et qu'il cite à chaque interview, sous de gentils vocables. Au hasard « dandy », « aventurier », « néant »... Ce qui a plus que le don d'agacer Robert Louis-Dreyfus. Entre autres.
Absent des réunions du conseil de surveillance depuis six mois, évoquant la maladie du proprio à chaque interview, gérant sans en informer son actionnaire le départ de l'entraîneur adulé Éric Gerets, choisissant ses journalistes, Diouf les accumule. Et a vu sa côte baisser en flèche. Un sentiment dont l'unique président noir d'un club de foot en Europe est bien conscient.

Diouf enfourche le populisme marseillais
Ses dernières saillies réservées aux amis de La Provence, chevauchant le thème du « peuple marseillais » et de son « Ohème » soumis à un complot parisien, ressemblent à une tentative désespérée. Tentative qui n'a pas tardé à prospérer, quitte à mettre le feu à la ville... « L'OM appartient à un actionnaire, mais c'est aussi un bien public que l'on défendra. » Message bien reçu par les supporteurs, qui n'ont pas tardé à rédiger un communiqué commun pour soutenir le président de l'OM.
Et le bal des rumeurs les plus folles s'est enclenché. La dernière en date envoyant Charles Villeneuve, ex-patron du PSG, sur le vieux port. Un repoussoir en bonne et due forme, né, pour le coup, du néant. Demeure une inconnue : José Anigo, l'influent directeur sportif du club. Autrefois amateur de déclarations fracassantes et d'une « marseillisation du club », l'ami José s'est montré fort discret cette année.
Même son interview à La Provence (15 juin), dans laquelle il se promet solidaire du sort de Pape Diouf, se veut particulièrement pondérée. Aucun écart de langage vis-à-vis de Louis-Dreyfus ou de Vincent Labrune. « Il a le cul entre deux chaises, confie une gorge profonde de la Commanderie à Bakchich. Il sait que son poste n'est absolument pas menacé. Entre son interview et sa publication, il a eu un coup de fil de Suisse. RLD était content de son boulot. Et le ton n'était absolument pas véhément. Sans Diouf, son importance ne fera que croître. »
Une bonne bouillabaisse ne se fait pas avec deux gros poissons...

L'Olympique de Marseille ne fait rien comme les autres. Et c'est pour cela qu'il règne en maître médiatique sur le football hexagonal depuis 15 ans. Le mercato d'été ouvert, la foire aux bestiaux estivale, nombre de clubs s'échinent à négocier transferts et prêts de joueurs pour alléger leur effectif, remplir leurs...

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