Amnesty presse l'Iran d'enquêter sur la répression des manifestants

Amnesty International a appelé dimanche les autorités iraniennes à ouvrir immédiatement une enquête sur la répression, menée par les forces de sécurité, contre les manifestants qui contestaient la réélection du président Mahmoud Ahmadinejad.

"Les scènes choquantes de violences, perpétrées par les forces de sécurité, doivent immédiatement faire l'objet d'une enquête, et les responsables d'atteintes aux droits de l'Homme doivent être traduits en justice", a déclaré Hassiba Hadj Sahraoui, directrice adjointe du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord chez Amnesty International.

"Bien que nous reconnaissions aux forces de sécurité le devoir d'assurer le maintien de l'ordre public, les familles des détenus, la population iranienne et la communauté internationale devraient être informés de la nature exacte des accusations, et de la manière précise dont les personnes arrêtées ont un lien avec ces violences."

Basée à Londres, l'association de défense des droits de l'Homme a révélé détenir des informations selon lesquelles des policiers en civil utilisaient des matraques pour disperser les militants de Mir Hossein Mousavi, principal rival d'Ahmadinejad, qui protestaient samedi contre les résultats de l'élection.

La police a affirmé avoir arrêté 170 personnes parmi les protestataires, qu'elle accuse d'avoir provoqué des scènes de violences d'une intensité inégalée depuis 1999.

Mme Sahraoui a pressé les autorités "de répondre de manière transparente aux inquiétudes soulevées par de nombreux Iraniens sur le truquage des élections".

"Nous regrettons que le nouveau mandat présidentiel s'accompagne d'importantes violations" des droits de l'Homme, a-t-elle ajouté.

"Amnesty International considère que chaque personne, arrêtée pour avoir seulement demandé la transparence et contesté les résultats de l'élection, est un prisonnier politique, qui devrait être immédiatement libéré, et sans condition."