Selon la Constitution gabonaise, le président du Sénat, actuellement Rose Francine Rogombé, doit assurer la transition jusqu'à un scrutin à programmer au plus tard 45 jours après le constat de la vacance du pouvoir. À Libreville, le ministère de la Défense, dirigé par Ali ben Bongo Ondimba, fils du défunt et mentionné comme un des principaux successeurs possibles, a décidé peu après cette annonce « la fermeture des frontières terrestres, aériennes et maritimes » du pays. Appelant la population au « patriotisme », il a également annoncé « la mise en place de toutes les composantes des forces de défense sur tout l'ensemble du territoire », et « la sécurisation des sites et des bâtiments administratifs sensibles ». Après 41 ans de pouvoir sans partage, la succession de ce dinosaure s'annonce difficile d'autant que M. Bongo n'a jamais désigné de dauphin.
Soulignant que le président avait « toujours cultivé l'unité et la cohésion des Gabonais pour une paix véritable », M. Eyeghe Ndong a appelé ses concitoyens à « la préserver dans le respect des institutions ». « En cette circonstance douloureuse, le gouvernement de la République vous invite à rester unis et solidaires dans le recueillement et la dignité », leur a-t-il lancé depuis Barcelone, dans un message lu par la vice-Premier ministre gabonaise, Georgette Koko, à la télévision nationale.
Le gouvernement a décrété un deuil national de 30 jours avec mise en berne des drapeaux. Le programme des obsèques sera communiqué ultérieurement. Le président français Nicolas Sarkozy a exprimé « beaucoup de tristesse » et assuré que la France était « dans cette épreuve aux cotés du Gabon, de ses institutions et de son peuple ». Jadis considéré comme un petit eldorado pétrolier africain, le Gabon, exportateur de matières premières et importateur de biens manufacturés, est touché de plein fouet par la crise, victime de longues années d'une gestion sans diversification de l'économie et gangrené par la corruption. Considéré comme un « sage » en Afrique, Omar Bongo était l'un des symboles de la « Françafrique », cette relation complexe entretenue entre Paris et ses ex-colonies d'Afrique, où se mêlent raison d'État, lobbies et réseaux politico-affairistes.
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