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Moyen Orient et Monde - Gabon

Après avoir démenti son décès, les autorités confirment la mort de Bongo

Le président gabonais Gabon Omar Bongo Ondimba, au pouvoir depuis 41 ans et doyen des chefs d'État africains en exercice, est mort hier à l'âge de 73 ans. Omar Bongo, hospitalisé dans une clinique espagnole depuis début mai, est décédé en début d'après-midi, selon un message écrit du Premier ministre gabonais Jean Eyeghe Ndong remis aux journalistes à Barcelone après une journée d'incertitudes. « Le président de la République, chef de l'État, Omar Bongo Ondimba, a rendu l'âme des suites d'un arrêt cardiaque », indique ce message. L'incertitude sur l'état du président gabonais avait persisté toute la journée d'hier. Sa mort avait d'abord été annoncée dimanche soir par une source proche du gouvernement français. Mais hier matin, le Premier ministre gabonais avait démenti, affirmant qu'il était « bien en vie ». Finalement, quelques heures plus tard, deux médias espagnols, le journal catalan La Vanguardia et l'agence Europa Press, citant des sources anonymes proches de son entourage, révélaient la mort d'Omar Bongo hier après-midi. Les autorités gabonaises avaient jusque-là soutenu que M. Bongo Ondimba avait été hospitalisé pour un simple « bilan de santé approfondi et des soins appropriés ». D'autres sources l'avaient au contraire décrit dans un état « grave », soigné pour un cancer intestinal. Après l'annonce de son décès dimanche soir depuis la France, M. Eyeghe Ndong avait indiqué que le Gabon allait protester officiellement auprès de Paris pour dénoncer les « dérives répétées de la presse française » sur l'état de santé du président gabonais. L'ambassadeur de France à Libreville, Jean-Didier Roisin, a été convoqué au ministère des Affaires étrangères.
Selon la Constitution gabonaise, le président du Sénat, actuellement Rose Francine Rogombé, doit assurer la transition jusqu'à un scrutin à programmer au plus tard 45 jours après le constat de la vacance du pouvoir. À Libreville, le ministère de la Défense, dirigé par Ali ben Bongo Ondimba, fils du défunt et mentionné comme un des principaux successeurs possibles, a décidé peu après cette annonce « la fermeture des frontières terrestres, aériennes et maritimes » du pays. Appelant la population au « patriotisme », il a également annoncé « la mise en place de toutes les composantes des forces de défense sur tout l'ensemble du territoire », et « la sécurisation des sites et des bâtiments administratifs sensibles ». Après 41 ans de pouvoir sans partage, la succession de ce dinosaure s'annonce difficile d'autant que M. Bongo n'a jamais désigné de dauphin.
Soulignant que le président avait « toujours cultivé l'unité et la cohésion des Gabonais pour une paix véritable », M. Eyeghe Ndong a appelé ses concitoyens à « la préserver dans le respect des institutions ». « En cette circonstance douloureuse, le gouvernement de la République vous invite à rester unis et solidaires dans le recueillement et la dignité », leur a-t-il lancé depuis Barcelone, dans un message lu par la vice-Premier ministre gabonaise, Georgette Koko, à la télévision nationale.
Le gouvernement a décrété un deuil national de 30 jours avec mise en berne des drapeaux. Le programme des obsèques sera communiqué ultérieurement. Le président français Nicolas Sarkozy a exprimé « beaucoup de tristesse » et assuré que la France était « dans cette épreuve aux cotés du Gabon, de ses institutions et de son peuple ». Jadis considéré comme un petit eldorado pétrolier africain, le Gabon, exportateur de matières premières et importateur de biens manufacturés, est touché de plein fouet par la crise, victime de longues années d'une gestion sans diversification de l'économie et gangrené par la corruption. Considéré comme un « sage » en Afrique, Omar Bongo était l'un des symboles de la « Françafrique », cette relation complexe entretenue entre Paris et ses ex-colonies d'Afrique, où se mêlent raison d'État, lobbies et réseaux politico-affairistes.
Le président gabonais Gabon Omar Bongo Ondimba, au pouvoir depuis 41 ans et doyen des chefs d'État africains en exercice, est mort hier à l'âge de 73 ans. Omar Bongo, hospitalisé dans une clinique espagnole depuis début mai, est décédé en début d'après-midi, selon un message écrit du Premier ministre...

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