Cette musique à laquelle Rothbrust rendra hommage durant une heure en la diversifiant, l'enrichissant d'harmonies nouvelles, bref en la recréant. Seul sur scène face à des bongos, des tambours, une batterie et des bâtons divers ainsi que des pots en terre cuite, le musicien, élève de Franz Lang et Isao Nakamura aux Écoles supérieures de musique de Saarbrücken et de Karlsruhe, a réinventé un univers de couleurs musicales panachées. Convaincu que les percussions sont un large champ d'expérimentations, l'artiste, membre du quatuor de percussion de Cologne depuis 1995 et actif en tant que musicien freelance surtout dans le domaine du « New Music », a revisité d'anciens classiques, les mixant à de jeunes sonorisations. Un répertoire où il a allié des extraits de grands compositeurs à d'autres de sa composition à lui, le tout dans un moule nouveau.
Dans le morceau To The Earth, de Frederick Rzewski, c'est une sorte de prière douce et musicale que l'artiste module avec les mots (un autre mode de percussions semble-t-il). Un remerciement « à la terre nourricière qui nous comble de ses bienfaits », chuchote-t-il, et à qui il fera honneur toute sa vie par sa musique généreuse.
La soirée au Tournesol n'était pas un simple concert, mais presque une leçon de vie. Loin des bruits malfaisants, Dirk Rothbrust, dont les interprétations et les élucubrations musicales sont un moyen de communication avec le public a prouvé qu'être à l'écoute de la musique de la terre serait un baume pour l'être humain et lui procurerait un bonheur paisible et pacifique.