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M. Obama va porter au Caire un message de réconciliation aux musulmans

Barack Obama part la semaine prochaine pour le Proche-Orient afin d'y prononcer un grand discours de réconciliation promis de longue date aux musulmans qui, passé le préjugé favorable, risquent de juger le président américain davantage sur ses actes que ses paroles.

M. Obama prononcera le discours tant attendu jeudi au Caire, après avoir fait halte mercredi en Arabie saoudite et avant de rallier l'Allemagne, puis la France pour un séjour placé sous le signe du souvenir.

Au cours de sa campagne, M. Obama s'était engagé à s'adresser au monde musulman à partir d'un "forum islamique majeur" au cours des 100 premiers jours de sa présidence.

Même si l'échéance des 100 jours n'a pas été respectée, M. Obama entend "adresser un message plus vaste sur la manière dont les Etats-Unis peuvent changer, en mieux, leurs relations avec le monde musulman", après les crispations de la présidence Bush.

Depuis son investiture, M. Obama, qui est chrétien mais qui a passé une partie de son enfance en Indonésie, le plus grand pays musulman du monde, a accordé son premier entretien à la chaîne al-Arabiya pour tendre "la main de l'amitié" aux musulmans. Il a annoncé la fermeture du camp de Guantanamo, un plan de retrait d'Irak et adressé un message historique aux Iraniens. En Turquie, il a assuré que les Etats-Unis "ne sont pas et ne seront jamais en guerre contre l'islam" et s'est impliqué dans l'effort de résolution du conflit israélo-palestinien.

La résolution du conflit est "un facteur essentiel dans l'esprit de nombreux Arabes dans la région et au-delà". Il serait "inapproprié pour moi de ne pas en parler" jeudi, a-t-il dit en recevant le dirigeant palestinien Mahmoud Abbas.

M. Obama n'a pas encore détaillé ses plans pour la paix au Proche-Orient. Le discours sera-t-il l'occasion de le faire ? "Pourquoi irait-il dévoiler un plan de paix au Caire ? Ce n'est pas là à proprement parler un terrain neutre. Et je ne pense pas que le président soit prêt", observe l'expert Jon Alterman.

Or, soulignent les experts, les attentes sont fortes. M. Obama jouit d'un capital de sympathie considérable. Mais nombreux sont ceux dans la région qui veulent le voir forcer la main du grand allié israélien.

"Je pense que la lune de miel du président au Proche-Orient ne va pas durer très longtemps parce que la politique ne va pas changer", prévient M. Alterman.

M. Obama tâchera de donner des gages en rendant visite au roi Abdallah d'Arabie saoudite, partenaire primordial. Il devrait se montrer à nouveau favorable à l'intégration, dans un plan de paix, de l'initiative soumise par Abdallah en 2002. Mais il devrait presser les pays arabes d'oeuvrer à une normalisation de leurs relations avec Israël.

Il devrait aussi beaucoup parler d'Iran, alors que les pays arabes s'inquiètent d'un raccommodement à leurs dépens entre Washington et Téhéran.

Le discours de jeudi s'annonce délicat parce qu'il sera prononcé en Egypte: grand allié des Etats-Unis, premier pays arabe à avoir fait la paix avec Israël, mais aussi régulièrement montré du doigt par les Etats-Unis pour ses pratiques antidémocratiques.

"Vous avez là un président qui n'a pas peur de parler de questions difficiles", dit un de ses conseillers, Mark Lippert, interrogé sur l'éventualité que M. Obama parle de démocratie dans son discours.

M. Obama a choisi de s'exprimer à l'université du Caire, réputée être la passerelle intellectuelle et libérale entre l'Orient et l'Occident. Mais l'événement sera coorganisé avec l'université Al-Azhar, une institution révérée pour les études islamiques.

Barack Obama part la semaine prochaine pour le Proche-Orient afin d'y prononcer un grand discours de réconciliation promis de longue date aux musulmans qui, passé le préjugé favorable, risquent de juger le président américain davantage sur ses actes que ses paroles.
M. Obama prononcera le discours tant attendu jeudi au Caire, après avoir fait halte...