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Moyen Orient et Monde - Conflit

Les troupes éthiopiennes de nouveau en Somalie ?

Des témoins affirment que les soldats éthiopiens ont franchi la frontière, ce qu'Addis-Abeba dément.
Plusieurs témoins interrogés par l'AFP ont vu hier matin des soldats éthiopiens en véhicules blindés et lourdement armées tenir des barrages routiers dans l'ouest de la Somalie au niveau de la localité de Kalabeyrka, sur l'axe routier reliant Beledweyne, à 20 km de là, à Mogadiscio, 300 km plus au sud. Les troupes éthiopiennes avaient effectué un retrait complet de la Somalie il y a quatre mois. « J'ai vu des soldats éthiopiens tenir des barrages à Kalabeyrka. Ils étaient nombreux et avaient des véhicules blindés, y compris de gros camions surmontés de défenses antiaériennes », a témoigné Mohammad Cheikh Abdi, passager d'un bus qui se rendait à Beledweyne. « On nous a rapporté que l'Éthiopie avait déployé des centaines de soldats et douze véhicules blindés à Kalabeyrka, mais nous ne savons rien de leurs intentions pour le moment », a déclaré à l'AFP un chef coutumier de Beledweyne, Abdinur Moalim Omar. Ce mouvement éthiopien semble intimement lié à la progression récente des insurgés somaliens dans la région, les Éthiopiens ayant tacitement fait de Beledweyne une ligne rouge à ne pas franchir. Les insurgés somaliens ont lancé le 7 mai une offensive sans précédent, menée par la milice du chef islamiste radical cheikh Hassan Dahir Aweys et les shebab, pour chasser du pouvoir le président Sharif Sheikh Ahmad. Ils se sont emparés dimanche de la ville stratégique de Johwar, à 90 km au nord de Mogadiscio, et avaient fait de Beledweyne, sous contrôle des forces progouvernementales, leur prochain objectif, selon des sources locales.
Le gouvernement d'Addis-Abeba a démenti cette information, assurant qu'« aucun soldat éthiopien » n'était entré en Somalie. Lundi, le gouvernement éthiopien avait exclu « pour le moment » une nouvelle intervention militaire dans le bourbier somalien, estimant qu'il n'y avait pas de « menace directe pour l'Éthiopie ».
La situation sécuritaire en Somalie a conduit l'Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD), regroupant actuellement six pays d'Afrique de l'Est, à convoquer une réunion extraordinaire des ministres des Affaires étrangères aujourd'hui à Addis-Abeba. « Je ne serais pas surpris outre mesure que les Éthiopiens interviennent de nouveau parce qu'ils ne peuvent accepter de voir les insurgés islamistes arriver à leur frontière », a indiqué à l'AFP un haut responsable de l'Union africaine (UA). « Il s'agit peut-être d'une manœuvre d'intimidation ou bien du début d'une intervention. Il faut attendre la réunion de l'IGAD pour le savoir », a-t-il ajouté. Les insurgés contrôlent la totalité du sud et la quasi-totalité du centre de la Somalie. Les shebab sont des dissidents des tribunaux islamiques qui avaient contrôlé pendant le second semestre 2006 le centre et le sud de la Somalie jusqu'à leur mise en déroute par l'armée éthiopienne venue soutenir les autorités somaliennes. Ces insurgés ont admis pour la première fois la semaine dernière la présence à leurs côtés de combattants étrangers, sans préciser leur nombre et leur nationalité.
Dans l'interminable guerre civile débutée en 1991, MM. Aweys et Ahmad avaient dirigé ensemble les tribunaux islamiques. M. Ahmad avait ensuite rejoint le processus de réconciliation supervisé par l'ONU avant d'être élu président fin janvier. M. Aweys a toujours rejeté ce processus et promis de renverser son ancien partenaire.
Plusieurs témoins interrogés par l'AFP ont vu hier matin des soldats éthiopiens en véhicules blindés et lourdement armées tenir des barrages routiers dans l'ouest de la Somalie au niveau de la localité de Kalabeyrka, sur l'axe routier reliant Beledweyne, à 20 km de là, à Mogadiscio, 300 km plus au sud. Les troupes éthiopiennes avaient effectué un retrait complet de la Somalie il y a quatre mois. « J'ai vu des soldats éthiopiens tenir des barrages à Kalabeyrka. Ils étaient nombreux et avaient des véhicules blindés, y compris de gros camions surmontés de défenses antiaériennes », a témoigné Mohammad Cheikh Abdi, passager d'un bus qui se rendait à Beledweyne....
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