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Moyen Orient et Monde - Éclairage

Une minorité victime de discrimination

Le Sri Lanka a vaincu les rebelles séparatistes tamouls, mais il est loin d'avoir gagné la paix avec la minorité tamoule dans un conflit ethnique profondément enraciné dans l'histoire de l'ex-Ceylan. D'autant qu'après 37 ans de guerre séparatiste dans cette île de l'océan Indien et une ultime offensive depuis janvier, 200 000 Tamouls croupissent dans des camps de réfugiés, sans espoir à court terme de rentrer chez eux. « Le gouvernement a peut-être gagné la guerre, mais il doit se pencher sur ses causes profondes : la discrimination de nombreux Tamouls », résume V. Anandasangari, président du Front uni tamoul de libération. Car pour des historiens, le conflit dans ce pays de 20 millions d'âmes s'explique en partie par le ressentiment de la majorité cinghalaise (74 %) à l'égard de la minorité tamoule (12,5 %), soupçonnée d'avoir été favorisée par le colonisateur britannique jusqu'à l'indépendance du 4 février 1948, notamment en termes d'éducation et d'emploi. Dès sa prise de contrôle totale de Ceylan en 1815, la Grande-Bretagne avait mené une politique consistant à « diviser pour mieux régner », suivant des divisions ethniques et non religieuses. Les Cinghalais sont pour la plupart bouddhistes, avec une minorité de chrétiens (5 %), tandis que les Tamouls sont hindouistes et comptent aussi des chrétiens (3 %). Il y a également 7 % de musulmans et 5,5 % de Tamouls d'origine indienne.
Une fois les Britanniques partis, la volonté du pouvoir cinghalais de reprendre les emplois occupés par des Tamouls alimente les tensions intercommunautaires. En 1972, un Tamoul radical, Velupillaï Prabhakaran, fonde l'organisation indépendantiste des Tigres tamouls, surfant sur le nationalisme tamoul et le ressentiment d'une minorité se sentant à son tour victime de discriminations par un régime nationaliste cinghalais.
La guerre à grande échelle qui s'achève ces jours-ci avait éclaté en 1983 après la mort de centaines de Tamouls dans des émeutes. Aujourd'hui, la classe politique tamoule modérée espère que ses demandes pour davantage d'autonomie politique ne seront pas enterrées par le président Mahinda Rajapakse. « Beaucoup de Tamouls redoutent que ces revendications ne soient pas satisfaites, mais je crois qu'une solution politique acceptable sera trouvée », confiait récemment à l'AFP Dharmalingam Sithadthan, chef du Front démocratique de libération du peuple. Ce Tamoul modéré, mais cofondateur des Tigres, pense que le chef de l'État mettra en œuvre le 13e amendement de la Constitution de 1978 prévoyant une décentralisation vers les neuf provinces, notamment celles du Nord et de l'Est où les Tamouls sont concentrés.
Un député de l'opposition, Kabir Hashim, est l'un des rares à plaider pour un retour rapide des réfugiés chez eux. « La fin de la guerre doit sonner le début de la réconciliation en soignant les blessures des Tamouls. Il faut les traiter avec dignité pour gagner les cœurs et les esprits », dit M. Hashim.
Le Sri Lanka a vaincu les rebelles séparatistes tamouls, mais il est loin d'avoir gagné la paix avec la minorité tamoule dans un conflit ethnique profondément enraciné dans l'histoire de l'ex-Ceylan. D'autant qu'après 37 ans de guerre séparatiste dans cette île de l'océan Indien et une ultime offensive depuis janvier, 200 000 Tamouls croupissent dans des camps de réfugiés, sans espoir à court terme de rentrer chez eux. « Le gouvernement a peut-être gagné la guerre, mais il doit se pencher sur ses causes profondes : la discrimination de nombreux Tamouls », résume V. Anandasangari, président du Front uni tamoul de libération. Car pour des historiens, le conflit dans ce pays de 20 millions...
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