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Iran/présidentielle : mise en garde des autorités aux médias

Le ministère iranien de la Culture, en charge de la presse, a demandé dimanche aux médias d'entretenir "l'enthousiasme" pour l'élection présidentielle du 12 juin, tout en les mettant en garde de ne pas franchir de "lignes rouges".

"Le ministère de la Culture ne peut donner des ordres aux médias mais peut leur demander de renforcer l'enthousiasme pour les élections", a déclaré le ministre Mohammad Hossein Safar Harandi dans une déclaration à l'agence officielle Irna.

Il a aussi demandé aux médias de "faire attention à ne pas franchir les lignes (rouges, ndlr) culturelles et éthiques lorsqu'ils couvrent la campagne électorale".

Le président ultra-conservateur Mahmoud Ahmadinejad se représente pour un second mandat de quatre ans.

Les autres principaux candidats sont l'ancien président réformateur du parlement Mehdi Karoubi, l'ancien premier ministre Mir Hossein Moussavi, soutenu par les principaux partis réformateurs, et enfin le conservateur Mohsen Rezaï, ancien chef des Gardiens de la révolution, l'armée idéologique du régime.

Le vice-ministre de la Culture Alireza Malekian, a par ailleurs mis en garde les médias contre la publication de "rumeurs, d'insultes, d'accusations et d'informations non avérées", a rapporté Irna.

De telles pratiques tombent normalement sous le coup de la justice.

"Malheureusement certains médias publient de telles informations" dans des colonnes intitulées "choses entendues", a déclaré M. Malekian en ajoutant que la "publication de telles informations non avérées revient à perturber l'opinion publique".

Les journaux iraniens utilisent ces colonnes pour publier des informations non officielles ou bien des informations rapportées par les télévisions et radios en persan diffusées sur satellite depuis l'étranger.

Ces mises en garde interviennent alors que le quotidien réformateur Yas-No ("nouveau jasmin"), a été de nouveau interdit par la justice au lendemain de sa reparution après six ans d'absence, selon l'agence Isna.

"La publication de Yas-No a été arrêtée à la demande du procureur" de Téhéran, Selon M. Malekian.

Le procureur Saïd "Mortazavi nous a écrit une lettre pour dire qu'il était l'un des principaux plaignants contre le journal et que la décision du juge (intervenue il y a quelques mois autorisant la reparution du journal, ndlr) ne lui avait pas été communiquée pour qu'il puisse faire appel", a dit M. Malekian.

Il a ajouté que le procureur avait désormais fait appel de cette décision, justifiant ainsi la décision d'interdire la publication du quotidien.

Yas-No, dirigé par Mohammad Naïmipour, était considéré comme très proche de l'ancien président réformateur Mohammad Khatami. Il avait été interdit par la justice il y a six ans.

Le pouvoir judiciaire, contrôlé par les conservateurs, avait fermé à l'époque des dizaines de titres, pour la plupart proches des réformateurs.

Depuis l'arrivée au pouvoir du président Ahmadinejad, les pressions se sont multipliées contre la presse et plusieurs journaux ont été fermés par la justice.

Le ministère iranien de la Culture, en charge de la presse, a demandé dimanche aux médias d'entretenir "l'enthousiasme" pour l'élection présidentielle du 12 juin, tout en les mettant en garde de ne pas franchir de "lignes rouges".
"Le ministère de la Culture ne peut donner des ordres aux médias mais peut leur demander de renforcer l'enthousiasme...