Au total, 7 civils ont été tués et 21 blessés lorsqu'un kamikaze a fait exploser une voiture piégée près d'une entrée de Camp Salerno, la grande base militaire américaine située à Khost, à une vingtaine de kilomètres de la frontière pakistanaise, a indiqué à l'AFP un officier de presse américain, April Campbell. Des dizaines d'Afghans travaillant sur la base faisaient la queue pour se soumettre aux contrôles de sécurité avant d'entrer dans l'enceinte, lorsque la bombe a explosé.
Mardi, Khost avait déjà été touchée par une série d'attaques-suicide contre des bâtiments officiels, qui avaient fait 9 morts et 16 blessés. Onze talibans avaient également péri dans l'explosion de leurs ceintures d'explosifs ou abattus par les soldats. Les attentats des deux jours ont été revendiqués par téléphone auprès de l'AFP par les talibans, qui ont promis d'autres violences à Khost.
Et pendant la nuit, deux bases américaines situées dans la province de Paktika, voisine de celle de Khost et également frontalière avec le Pakistan, ont été la cible de « multiples tirs de roquettes » tirés par des insurgés, selon l'armée américaine. Paktika est de longue date un foyer de forte activité des talibans.
Les deux provinces sont frontalières des fameuses « zones tribales » pakistanaises, ou FATA (Federally administered tribal areas), qui disposent d'une très large autonomie, essentiellement peuplées de tribus pachtounes dont une partie est aujourd'hui en état d'insurrection, comme d'ailleurs les provinces afghanes adjacentes. « Ce que nous voyons depuis l'automne, c'est une augmentation du nombre de combattants venant du Pakistan, et cette tendance existe toujours. (...) Sur les six à neuf derniers mois, il n'y a aucun doute qu'il y a un afflux de plus en plus important venant du Pakistan », a déclaré hier à Islamabad l'envoyé spécial des Nations unies en Afghanistan, Kai Eide.
Par ailleurs, le bombardement aérien américain de la semaine dernière dans l'ouest de l'Afghanistan, qui a provoqué une crise entre Washington et Kaboul, a fait 140 morts dont 93 enfants, selon une liste que s'est procurée Reuters. Ce document a été validé par sept responsables provinciaux et gouvernementaux et un général deux étoiles afghan qui font partie d'une commission d'enquête envoyée sur place par les autorités afghanes. Intitulée « Liste des martyrs du bombardement du district de Bala Boluk dans la province de Farah », la liste indique le nom, l'âge, et le nom du père de chaque victime. La plus jeune est un nourrisson âgé de huit jours, Sayed Musa. Cinquante-trois des victimes sont des jeunes filles âgées de moins de dix-huit ans, et 40 sont des garçons. Seules 23 des personnes décédées sont des hommes âgés de plus de 18 ans.
L'état-major américain conteste le bilan du raid et estime que certains des noms mentionnés dont des faux.