Pour le mufti de la République, Mohammad Rachid Kabbani, « la campagne farouche que certains mènent durant la saison électorale contre le chef de l'État et, avant lui, contre le Premier ministre et certains dirigeants libanais patriotiques est honteuse et nuit au Liban ». « Il s'agit d'un indice désagréable sur la façon avec laquelle on se comporte avec le président Michel Sleiman qui traite sur un pied d'égalité toutes les parties politiques participant à la conférence de dialogue », a indiqué le mufti dans une déclaration à la presse.
Cheikh Kabbani a jugé que « la concurrence aux législatives doit porter sur un projet d'État et de développement des institutions et non pas sur des projets fictifs destinés à consacrer l'hégémonie en intimidant et en effrayant la population ». Pour le chef de la communauté sunnite, « les agressions contre certains candidats ou leurs partisans est un coup porté à chaque Libanais ». Il a appelé les forces de l'ordre à « mettre un terme définitif à ces actes qui dénotent une mauvaise intention dans certains milieux qui cherchent à ébranler la stabilité et la sécurité avant et pendant le scrutin et qui essaient d'entraver la liberté des électeurs ».
Le mufti a exhorté « certains dirigeants politiques à opter pour un discours modéré, loin des tensions et des tiraillements inhabituels dans le traitement des questions qui intéressent les Libanais, pour que leurs positions ne se transforment pas en barricades ébranlant la stabilité au Liban ». Il a aussi mis l'accent sur la nécessité de se conformer à l'accord de Taëf « qui garantit les droits de tous les Libanais ».
Si M. Nazem Khoury, candidat à l'un des sièges maronites de Jbeil, s'est contenté d'indiquer que le bloc centriste a pour objectif d'« assurer un instrument législatif et politique pour la mise en application du discours d'investiture » du président Sleiman, sans s'arrêter sur les critiques contre le chef de l'État, les candidats Nadim Gemayel et Émile Naufal ont tous deux critiqué nommément le chef du CPL, le général Michel Aoun, pour ses positions à l'égard de la présidence de la République. M. Gemayel a ainsi relevé, dans une déclaration, que la campagne contre le chef de l'État « s'inscrit dans le prolongement de celle qui avait été menée contre Bkerké ». Se disant surpris par les accusations « de complot » lancées par le général Aoun contre le président, le candidat maronite du 14 Mars à Beyrouth I a rejeté la campagne menée contre Baabda. « Nous n'accepterons pas un retour en arrière, à l'époque des atteintes au prestige de la présidence de la République et la vacance à ce poste », a-t-il dit, en insistant sur le fait que le mandat du chef de l'État ne peut faire l'objet d'aucun amendement.
« De quel droit portez-vous atteinte à la présidence de la République, en soulignant que vous ne tolérez pas le silence du chef de l'État ? » C'est en ces termes que M. Émile Naufal, un des candidats maronites à Jbeil, s'est adressé au général Aoun, l'accusant de « préparer un coup d'État contre le pacte national, les accords de Taëf et de Doha, pour mettre en place sa troisième République ».