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Lavrov reçu avec égards à Washington dans un contexte tendu avec Moscou

Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov recevait jeudi un accueil digne d'un chef d'Etat à Washington, reflet des efforts du président Barack Obama de relancer les relations avec Moscou dans un contexte tendu par des manoeuvres de l'Otan en Géorgie.

Le ministre des Affaires étrangères russe a d'abord été reçu au département d'Etat par son homologue américaine, la secrétaire d'Etat Hillary Clinton, pour des entretiens élargis suivis d'un déjeuner.

M. Lavrov, qui dirige la diplomatie russe depuis 2004, devait ensuite rencontrer le président Obama à la Maison Blanche, privilège habituellement réservé aux chefs d'Etat et de gouvernement.

"Compte tenu des importants problèmes internationaux dont le règlement nécessite une coopération américano-russe, le président voulait rencontrer le ministre russe des Affaires étrangères", a indiqué à l'AFP un porte-parole du département d'Etat, Robert Wood.

"La secrétaire d'Etat et le ministre des Affaires étrangères ont un ordre du jour chargé pour leur rencontre aujourd'hui", a ajouté M. Wood.

Il a cité les négociations sur un accord pour remplacer le Traité de réduction des armes stratégiques START, le programme nucléaire iranien, la lutte contre le terrorisme en Afghanistan et au Pakistan, la Corée du Nord et le Proche-Orient.

Washington cherche la coopération de Moscou sur tous ces dossiers, mais malgré la volonté affichée par les deux pays de "repartir à zéro" après les profondes divergences apparues sous l'administration Bush, les relations avec la Russie se sont tendues récemment au sujet de la Géorgie.

Les autorités géorgiennes accusent la Russie d'être impliquée dans la mutinerie d'une base de blindés près de Tbilissi, en proie depuis le 9 avril à une vague de manifestations de l'opposition qui tente d'obtenir la démission du président Mikheïl Saakachvili, allié des Etats-Unis.

Le vice-ministre russe des Affaires étrangères Grigori Karassine, a téléphoné mercredi à son homologue américain Daniel Fried pour prévenir les Etats-Unis que la situation en Géorgie devenait un "facteur de déstabilisation" dans la région.

Ces incidents se produisent alors que le rapprochement entre l'Otan et la Russie, après plus de huit mois de brouille due à la crise en Géorgie de l'été 2008, marque le pas.

M. Lavrov a décidé de ne pas participer au Conseil Russie-Otan fin mai pour protester contre des exercices militaires de l'Otan en Géorgie, dont la Russie a demandé l'annulation à plusieurs reprises sans succès.

Autre sujet de contentieux, la Russie a retiré l'accréditation de deux Canadiens travaillant pour l'Otan à Moscou, suite à l'expulsion de deux diplomates russes auprès de l'Alliance après une affaire d'espionnage.

Dans ce contexte, le désarmement et la question du bouclier antimissile que les Etats-unis ont prévu de déployer en Pologne et en République Tchèque, au grand dam de Moscou, pourraient permettre de détendre l'atmosphère.

Début mars à Genève, Mme Clinton et M. Lavrov avaient convenu de relancer les négociations sur le Traité START qui arrive à expiration fin 2009. La première série de négociations est prévue à Moscou du 18 au 20 mai.

Dans un entretien à l'agence russe Interfax, la secrétaire d'Etat américaine adjointe chargée du contrôle des accords sur le désarmement, Rose Gottemoeller, a estimé que la proposition de la Russie d'utiliser en commun avec les Etats-Unis une station radar en Azerbaïdjan "mérite d'être examinée".

Moscou avait proposé en 2007 d'utiliser cette station radar russe proche de l'Iran en guise de solution de remplacement au bouclier antimissile mais l'administration Bush n'avait pas donné suite.

Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov recevait jeudi un accueil digne d'un chef d'Etat à Washington, reflet des efforts du président Barack Obama de relancer les relations avec Moscou dans un contexte tendu par des manoeuvres de l'Otan en Géorgie.
Le ministre des Affaires étrangères russe a d'abord été reçu au département...