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Pontiac : la mort d’un brave

Énième victime des soubresauts de General Motors, Pontiac tombe à son tour. C'est un nouveau pan de l'histoire automobile américaine qui s'effondre avec la chute de cet ancien fleuron sportif de l'empire GM.
Pontiac ne verra pas 2011. Après avoir longtemps gambergé, GM a définitivement tiré un trait dessus le 27 avril 2009 afin de concentrer ce qui lui reste d'énergie sur Chevrolet, Cadillac, Buick et GMC aux États-Unis. Les maigres 2% de parts de marché aujourd'hui détenus par la marque sur la marché américain ne doivent cependant pas faire oublier un riche patrimoine historique.
Créé en 1926 par General Motors, Pontiac tient son nom de l'un des fiefs michiganais du groupe. Ce dernier fut lui-même ainsi baptisé en l'honneur de Pontiac, chef outaouais allié des Français et fameux pour avoir mené la révolte indienne face aux colons britanniques au milieu du XVIIIe siècle. Avec un pareil patronyme - évoqué par les logos successifs, une coiffe de plumes d'aigle puis une flèche -, la marque a donc de qui tenir. Sa vocation : incarner la sportive américaine populaire au sein de la galaxie GM. Pontiac propose ainsi dès ses débuts les six-cylindres puis les huit-cylindres en ligne les moins chères du marché.
Au lendemain de la guerre, le constructeur opte pour le V8, dont les développements successifs lui permettent d'imposer sa gamme comme la plus puissante et la plus performante outre-Atlantique. Au sommet trône la Bonneville et son V8 6.1 de 300 ch. C'est aussi dans les années 1950 que naît l'illustre calandre à deux larges naseaux. En toute logique, c'est Pontiac qui invente la recette du « muscle car » en 1964 avec la mythique GTO : base technique rudimentaire et peu coûteuse (en l'occurrence la Tempest), esthétique sommaire mais terriblement intimidante, gros cubes (initalement un 6.4 325 ch), boîte courte pour favoriser l'accélération. Produite jusqu'en 1974, la Pontiac GTO sera dotée au fil de sa carrière de big blocks atteignant jusqu'à 6,9 l et 370 ch.
La performance comme maître mot
Achevée comme nombre de ses consœurs par le Clean Air Act de 1970, la GTO cède sa place d'étendard de la gamme Pontiac à la Firebird. Lancée en 1967 pour répondre à la Ford Mustang aux côtés de la Chevrolet Camaro, elle reprend la structure de chaque génération de cette dernière jusqu'à l'arrêt de la production en 2002. Comme sa cousine, elle figurera d'abord parmi l'élite des « muscle cars » avant d'être condamnée à l'anémie par la hausse du pétrole et les lois antipollution dans les années 1970, puis de reprendre du poil de la bête et de tenir le rôle de la Corvette du pauvre avec sa cousine Camaro. Ironiquement, Pontiac quitte d'ailleurs la scène au moment où la Chevrolet se réincarne.
Parmi les autres modèles marquants de la marque, citons aussi les luxueuses Grand Prix, la Fiero (1984), petit coupé cunéiforme à moteur central arrière, ou le Trans Sport, OVNI parmi les monospaces au début des années 1990. Tout aussi mémorable, l'Aztek (2001) s'est quant à elle hissée dès son lancement au panthéon des voitures les plus laides jamais produites, malicieusement saluée à ce titre par de nombreux médias spécialisés. Pontiac ne survivait ces dernières années qu'autour d'une gamme extrêmement réduite et foncièrement inintéressante, où surnageaient cependant quelques modèles au pedigree affirmé.
La tonitruante G8 GXP et son V8 6.2 de 425 ch (vendue respectivement en Grande-Bretagne et en Australie sous les blasons Vauxhall et Holden), ou encore la jolie Solstice, pendant américain de notre Opel GT, laissaient ainsi entrevoir que certains bons gènes étaient toujours bien présents. Pas assez au goût de la direction de General Motors, ce qui vaut aujourd'hui à Pontiac de faire partie du wagon des marques sacrifiées par le colosse exsangue sur l'autel d'une restructuration hasardeuse.

Énième victime des soubresauts de General Motors, Pontiac tombe à son tour. C'est un nouveau pan de l'histoire automobile américaine qui s'effondre avec la chute de cet ancien fleuron sportif de l'empire GM.Pontiac ne verra pas 2011. Après avoir longtemps gambergé, GM a définitivement tiré un trait dessus le 27 avril 2009 afin de...

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