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Moyen Orient et Monde - Défense

Moscou s’emporte contre Washington sur tous les dossiers-clés

Bouclier antimissile, désarmement, Géorgie et OTAN : la Russie a subitement haussé le ton hier contre les États-Unis, alors que des signes de réchauffement se dessinaient depuis l'arrivée de Barack Obama à la Maison-Blanche.
Le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Riabkov, dans un entretien à Interfax, a commencé par accuser Washington d'intensifier son projet antimissile en Europe de l'Est et relancé la menace d'installer des missiles Iskander dans la région de Kaliningrad, aux portes de l'UE. « Les Américains n'ont pas revu leurs plans, et je ne pense pas que cela arrivera. Au contraire, nous voyons qu'une intensification du travail sur le bouclier antimissile est en cours », a déclaré le diplomate. « S'il n'y a pas de bouclier antimissile, il n'y aura pas d'Iskander », a-t-il ensuite martelé. La Russie voit ce projet comme une menace pour sa dissuasion nucléaire et ne croit pas aux assurances de Washington qu'il ne vise que des États « voyous » comme l'Iran.
Alors que Washington et Moscou semblaient depuis quelques semaines avoir trouvé un début de langage commun, M. Riabkov s'est montré pessimiste quant au nouveau départ des relations russo-américaines que l'équipe de Barack Obama appelle de ses vœux. « Je ne peux pas dire que la position de la partie américaine (sur le bouclier) constitue une avancée importante. Il n'y a vraiment pas de quoi se réjouir », a-t-il estimé. À l'issue de leur première rencontre en avril à Londres en marge du G20, les présidents russe et américain, Dmitri Medvedev et Barack Obama, s'étaient pourtant montrés pleins de bonne volonté en indiquant vouloir « remettre à zéro » leurs relations, après les tensions de l'ère Bush.
Signe de la mauvaise humeur russe, M. Riabkov a aussi adopté une position dure sur les négociations à venir concernant le traité devant succéder à START-1, qui fixe le nombre de têtes nucléaires stratégiques dans les deux pays. Conclu en 1991 entre Moscou et Washington, START-1 expire en décembre. MM. Obama et Medvedev avaient annoncé début avril à Londres vouloir ouvrir des pourparlers en vue de réductions potentiellement très importantes de leurs arsenaux nucléaires. « Il n'y a pas de prémices, et il n'y a pas à mon avis de raisons de parler aujourd'hui de réductions radicales » du nombre des armes stratégiques, a déclaré M. Riabkov. Cette déclaration intervient alors que des négociations russo-américaines sur le désarmement doivent commencer le 24 avril à Rome.
M. Riabkov est ensuite revenu sur les exercices de l'OTAN prévus en Géorgie et dont Moscou réclame depuis plusieurs jours le report. « La Géorgie est un agresseur, et nous ne pouvons décrire ce qui se passe que comme une aide militaire et politique à un agresseur », a martelé le vice-ministre des Affaires étrangères. Moscou avait déjà annoncé lundi qu'elle ne participerait pas à une réunion des chefs d'état-major de l'OTAN et de la Russie prévue le 7 mai, alors qu'une reprise du dialogue entre les Russes et l'OTAN s'esquissait après le gel de leurs relations suite à la guerre du mois d'août en Géorgie.
Bouclier antimissile, désarmement, Géorgie et OTAN : la Russie a subitement haussé le ton hier contre les États-Unis, alors que des signes de réchauffement se dessinaient depuis l'arrivée de Barack Obama à la Maison-Blanche.Le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Riabkov, dans un entretien à...

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