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Moyen Orient et Monde - Soudan

Al-Bachir : Le mandat d’arrêt de la CPI a été « positif » pour Khartoum

Le président effectue son sixième voyage à l'étranger depuis le 4 mars. Il était hier en Éthiopie pour deux jours.
Le président soudanais Omar al-Bachir a qualifié hier en Éthiopie de « positif » pour le Soudan le mandat d'arrêt lancé à son encontre par la Cour pénale internationale (CPI), lors de son sixième voyage à l'étranger, en défiance à l'encontre de la justice internationale.
« Pour nous, le mandat d'arrêt de la CPI a été positif », a déclaré M. Bachir lors d'un point de presse dans la capitale éthiopienne Addis-Abeba. « Nous avons constaté une position très ferme des organisations régionales comme la Ligue arabe et de l'Union africaine », a-t-il ajouté. « Concernant la situation intérieure au Soudan, nous avons tous vu comment les Soudanais se sont manifestés de manière spontanée pour soutenir le président du Soudan », s'est-il félicité. M. Bachir, en visite bilatérale de deux jours en Éthiopie, s'adressait à la presse aux côtés du Premier ministre éthiopien Meles Zenawi, qui a souligné que « le mandat d'arrêt n'avait rien changé à (la relation de l'Éthiopie) avec le Soudan ». « Nous reconnaissons que cette décision (de la CPI) doit être revue d'une manière ou d'une autre », a réitéré M. Zenawi. Il a dénoncé la « surpolitisation » des questions humanitaires et de la justice internationale, peu avant de recevoir en tête à tête M. Bachir. « Ce qui a été fait au président Omar al-Bachir par la CPI est une initiative qui a de grandes implications non seulement pour le peuple du Soudan, mais aussi pour les Africains et l'Éthiopie », a estimé M. Zenawi.
La CPI a émis le 4 mars un mandat d'arrêt contre M. Bachir pour crimes de guerre et contre l'humanité au Darfour, région de l'ouest du Soudan en proie à un conflit complexe à l'origine de 300 000 morts selon l'ONU. Khartoum chiffre à 10 000 le nombre de décès liés aux combats.
Cette visite en Éthiopie est le sixième voyage à l'étranger de M. Bachir depuis l'émission du mandat d'arrêt. Le 1er avril, il s'était rendu en pèlerinage à La Mecque deux jours après avoir reçu le soutien des chefs d'État présents au 21e sommet de la Ligue arabe à Doha, au Qatar. « Nous soulignons notre solidarité avec le Soudan et notre rejet des décisions de la CPI contre le président Bachir (...) et nous soutenons l'unité du Soudan », affirmait la déclaration finale du sommet. Avant l'Arabie saoudite et le Qatar, M. Bachir s'était rendu en Érythrée, en Libye et en Égypte. Le gouvernement éthiopien avait fait savoir qu'il ne tiendrait pas compte de la décision de la CPI, arguant que « l'approche de la CPI n'aide pas à la résolution de la crise au Darfour ».
L'Éthiopie, siège de l'Union africaine (UA), est voisine du Soudan et les deux pays sont membres de l'Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD), qui regroupe six pays d'Afrique de l'Est. L'IGAD et l'UA ont à plusieurs reprises exprimé leurs craintes quant à l'émission de ce mandat d'arrêt et estimé que cette décision risquait de mettre sérieusement en péril les processus de paix en cours dans ce pays. L'UA a entamé des démarches auprès du Conseil de sécurité de l'ONU pour que la décision de la CPI soit suspendue.
De leur côté, les représentations diplomatiques occidentales, dont les États membres de l'UE, ont décidé dans leur grande majorité de boycotter un dîner d'État organisé à Addis-Abeba hier soir en l'honneur de M. Bachir, selon des sources diplomatiques concordantes.
Le président soudanais Omar al-Bachir a qualifié hier en Éthiopie de « positif » pour le Soudan le mandat d'arrêt lancé à son encontre par la Cour pénale internationale (CPI), lors de son sixième voyage à l'étranger, en défiance à l'encontre de la justice...

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