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Liban - Analyse

Le Hezb poursuit ses médiations… sans se presser

Harcelé de toutes parts par ses alliés au sein de l'opposition, le Hezbollah donne le sentiment de ne pas trop se hâter pour trouver des solutions aux problèmes en suspens au sein de son camp politique. À ceux qui les interrogent sur leur « calme électoral », les cadres du parti affirment que, pour eux, les priorités sont ailleurs. Les élections sont certes une étape importante, mais elles ne constituent pas un enjeu vital de nature à leur faire oublier les deux grandes causes qui dictent leurs positions : la résistance et le refus de toute discorde entre sunnites et chiites. Dans ce contexte, le Hezbollah considère que le président de la Chambre Nabih Berry est un allié précieux et que tous ceux qui cherchent à semer la zizanie entre les deux formations chiites n'ont, selon eux, aucune chance d'atteindre leurs objectifs.
Les cadres de la résistance estiment ainsi que l'une de leurs plus grandes priorités est la préservation de l'unité au sein de la communauté, et plus particulièrement entre Amal et le Hezbollah. C'est pour cette raison que le numéro 2 du parti, cheikh Naïm Kassem, a affirmé jeudi que Nabih Berry est le candidat du Hezbollah pour la présidence de la nouvelle Chambre qui siégera à partir du 8 juin. Il s'agit là d'une constante dans la politique du parti qui tenait à le rappeler pour éviter toute ambiguïté sur cette question. Les cadres du Hezbollah affirment aussi qu'ils comprennent parfaitement l'importance pour Berry d'avoir un grand bloc parlementaire au sein de la nouvelle Chambre et surtout un bloc multiconfessionnel, lui qui a toujours fait de la coexistence son cheval de bataille. Le Hezbollah affirme donc catégoriquement que Berry est un allié sûr et que la distribution des rôles entre eux se fait sans accroc.
De même, la formation considère que son alliance avec le général Michel Aoun est une des plus grandes décisions stratégiques prises ces dernières années. Le Hezbollah considère que le chef du CPL a pris une décision historique et qu'il a eu le courage de maintenir ses choix, en dépit de la campagne féroce locale et internationale menée contre lui. Le Hezbollah trouve donc normal que le chef du CPL souhaite se doter d'un grand bloc parlementaire, pour bien montrer que son choix est partagé par une grande partie des Libanais, notamment au sein de la communauté chrétienne. De plus, Michel Aoun estime que, contrairement à ses alliés, il mène les plus dures des batailles dans plusieurs circonscriptions électorales et que la moindre des choses est de pouvoir bénéficier de l'appui de ses alliés, puisque sa victoire est aussi la leur.
Entre ces deux alliés, qui ont, chacun, leurs propres considérations et leurs points de vue, le Hezbollah est pris entre deux feux. Il cherche à arrondir les angles et fait de son mieux pour trouver des solutions. À ceux qui lui reprochent de donner de sa propre part pour satisfaire les exigences de ses alliés, le Hezbollah répond qu'il n'a aucun problème avec sa base et que, pour cette raison, il lui importe peu d'avoir un grand bloc en nombre de députés puisqu'il connaît l'étendue de sa représentativité au sein de la communauté. Il a donc donné certains de ses sièges à Nabih Berry et à Michel Aoun, sans le moindre état d'âme, se contentant d'en conserver suffisamment pour apaiser sa propre base.
Pour le reste, il poursuit ses efforts de médiation, et le conseiller politique du secrétaire général du parti, Hussein Khalil, a fait la navette entre Rabieh et Aïn el-Tiné. Apparemment, la question du second siège chiite de Baabda, que se disputent le candidat aouniste, Ramzi Kanj, et celui de Nabih Berry, Talal Hatoum, serait en voie de règlement, et les deux parties seraient prêtes à accepter une solution de compromis. Seul reste encore en suspens le cas de Jezzine, mais le Hezbollah minimise l'étendue du différend, affirmant qu'il porte sur des questions de détails, alors que, sur le plan des options stratégiques et des grandes questions politiques, les positions sont les mêmes au sein de l'opposition. Les cadres du Hezbollah se veulent rassurants, certifiant que les solutions seront trouvées en temps voulu et que rien n'empêchera l'opposition de mener la bataille électorale en rangs unis. Selon eux, il n'y aura pas de boycott des candidats aounistes de la part des partisans de Berry et vice versa.
Concernant les candidats du parti, les sources du Hezbollah affirment que celui-ci prépare l'étape de l'« après-élections » et qu'il a choisi des personnalités ayant déjà une grande expérience du dialogue pour montrer que son choix sur le plan interne est de renforcer l'entente, l'échange et la communication. Le choix des candidats est incontestablement le fruit de considérations internes et d'un équilibre des forces au sein du Hezbollah, mais il reflète aussi la volonté de ce dernier de s'adapter aux développements régionaux et internationaux. Car, pour les sources proches de la formation, en dépit d'un certain assouplissement, la « guerre » contre le Hezbollah se poursuit, ainsi que les tentatives de l'entraîner dans des conflits secondaires pour lui faire perdre de vue son choix stratégique : la résistance contre Israël. C'est dans ce contexte, par exemple, qu'elles placent les accusations égyptiennes contre des membres du Hezbollah. Une affaire d'ailleurs à suivre de près...
Harcelé de toutes parts par ses alliés au sein de l'opposition, le Hezbollah donne le sentiment de ne pas trop se hâter pour trouver des solutions aux problèmes en suspens au sein de son camp politique. À ceux qui les interrogent sur leur « calme électoral », les cadres du parti affirment que, pour eux, les priorités sont...

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