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Moyen Orient et Monde

Le Turkménistan hausse le ton vis-à-vis de la Russie

Achkhabad rend le géant gazier Gazprom responsable d'une explosion d'un de ses gazoducs.
« La Russie pourrait se lancer dans une nouvelle guerre du gaz, cette fois sur le front sud-oriental, avec le Turkménistan », écrivait hier le quotidien russe Kommersant. Les hostilités ont commencé après l'explosion, dans la nuit de mercredi à jeudi, d'un gazoduc turkmène. Jeudi soir, le ministère des Affaires étrangères du Turkménistan accusait le russe Gazprom d'avoir été à l'origine de l'avarie en réduisant brusquement le volume de gaz pompé sans en avertir préalablement son homologue Turkmengaz. « De tels actes de la part de Gazprom Export sont irréfléchis et irresponsables », et constituent une « violation » des clauses du contrat entre Gazprom et le Turkménistan, jugeait le ministère dans un communiqué au ton cassant. Selon Kommersant, les Russes auraient réduit de 90 % le volume du transit, prétextant la baisse des achats de l'Ukraine, principal utilisateur du gaz turkmène, en raison de la crise économique. Cette chute brutale aurait provoqué l'accident.
« Il est possible que certaines règles aient été violées », relève Valery Nesterov, analyste chez Troïka Dialog, mais « la réaction des Turkmènes est assez violente ». Selon l'expert, l'explosion aurait pu se produire à un autre endroit du gazoduc, au Kazakhstan par exemple, excluant de fait la possibilité que la Russie ait été malintentionnée vis-à-vis d'Achkhabad.
Hier matin, le ministère russe des Affaires étrangères s'efforçait de calmer le jeu, indiquant simplement espérer que « toutes les questions litigieuses entre Gazprom et la partie turkmène seront réglées ». Cette affaire intervient alors que les relations entre Moscou et Achkhabad se sont tendues récemment, lorsque le Turkménistan a lancé un appel d'offres international pour la construction d'un gazoduc, deux jours après avoir échoué à trouver un accord avec Moscou. « Les Turkmènes ne semblent plus voir la Russie comme un partenaire fiable », remarque Paul Quinn-Judge, analyste à l'International Crisis Group. Comme les deux parties « n'ont pas réussi à se mettre d'accord à Moscou », la réaction d'Achkhabad peut être « une forme de pression, un moyen de recevoir des compensations », suggère de son côté Valery Nesterov. « Cela pourrait aussi être un signal que les autorités turkmènes sont prêtes à examiner les exportations de gaz en Europe et pas uniquement à travers la Russie », poursuit-il.
« La Russie pourrait se lancer dans une nouvelle guerre du gaz, cette fois sur le front sud-oriental, avec le Turkménistan », écrivait hier le quotidien russe Kommersant. Les hostilités ont commencé après l'explosion, dans la nuit de mercredi à jeudi, d'un gazoduc turkmène. Jeudi soir, le ministère des...

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