Pour sa part, la secrétaire d'État aux Droits de l'homme Rama Yade, Sénégalaise de naissance, a estimé que les Africains « méritaient autre chose que d'être transformés en terrain de jeu de la politique intérieure française ». Le secrétaire d'État français à la Coopération Alain Joyandet a qualifié les déclarations de Mme Royal de « choquantes, irresponsables et antidémocratiques ».
Face à ces critiques, Ségolène Royal a reçu le soutien de son parti. La dirigeante du PS Martine Aubry s'est dit « heureuse » des propos de son ex-rivale, ajoutant avoir été elle-même « gênée » et « honteuse de ce discours du président de la République ».
Une partie de la presse privée sénégalaise, tel le journal Le Matin, estimait hier que Ségolène Royal avait « lavé l'affront » de Nicolas Sarkozy. Le discours de Dakar avait suscité la colère de nombre de politiques - à l'exception notable du président sud-africain Thabo Mbeki - et d'intellectuels, qui avaient fustigé une vision « paternaliste » et « néocoloniale » de l'histoire et des relations franco-africaines. Le président sénégalais Abdoulaye Wade, qui avait qualifié d'« inacceptable » ce discours, avait ensuite estimé que Nicolas Sarkozy était « un ami de l'Afrique » mais qu'il avait été « victime de son "nègre" », le conseiller spécial et « plume » du chef de l'État, Henri Guaino.
L'adversaire malheureuse de M. Sarkozy au second tour de la présidentielle de 2007, qui s'exprime souvent comme une présidentiable en campagne, a également évoqué le passé du Sénégal, ancienne colonie française. « Pour le meilleur et parfois, hélas, pour le pire, nos histoires ont été liées. Le pire, ce fut l'esclavage (...), le pire aussi, ce fut la colonisation dont une partie de la droite a essayé de nous faire croire (...) qu'elle avait des "aspects positifs" », a poursuivi Mme Royal.
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