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Municipales en Turquie, un test pour le parti islamo-conservateur d'Erdogan

Quelque 48 millions de Turcs votaient dimanche à l'occasion d'élections municipales émaillées de violents incidents dans le sud-est, qui sont perçues comme un test de popularité pour le parti islamo-conservateur au pouvoir dans un contexte de crise économique.

Quatre personnes sont mortes et une cinquantaine d'autres ont été blessées lors d'affrontements liés au scrutin.

Selon tous les sondages, le Parti de la justice et du développement (AKP) est sûr de l'emporter avec 40 à 48% des suffrages, devant ses deux principaux adversaires, le Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate) et celui de l'action nationaliste (MHP, nationaliste).

L'AKP devrait conserver les deux premières métropoles, Istanbul et Ankara. Izmir (ouest), grande ville de la région égéenne, devrait rester fidèle au CHP, dont elle est un bastion.

Le scrutin a donné lieu à des affrontements dans deux villages de la province de Sanliurfa (sud-est), où deux fusillades entre adversaires à propos de l'élection du mouhtar, le chef de village, ont fait un mort par balle et 27 blessés, selon des sources de sécurité locales.

Une autre fusillade s'est produite à Diyarbakir, principale ville à majorité kurde du Sud-Est, tuant une personne et blessant trois autres, selon la même source. Un candidat au poste de chef de village a été foudroyé par une crise cardiaque lors d'une rixe avec ses rivaux à la périphérie de cette ville.

A Kars (est), une personne a été tuée par balle tandis qu'une trentaine d'autres ont été blessées dans des altercations à Igdir (est) et Afyon (centre).

Dans la capitale, des files d'attentes se sont constituées devant les bureaux de vote installés dans des écoles dès l'ouverture du scrutin à 05H00 GMT, a constaté un journaliste de l'AFP.

"Je vais voter pour le changement mais je ne pense pas que l'opposition sera assez forte pour gagner", a déclaré Bekir Ciftçi, un homme d'affaires de 40 ans, dans une école de Yildiz, quartier résidentiel du centre-ville.

Dix-neuf partis se disputent 3.000 sièges de maires, 37.000 sièges de conseillers municipaux et près de 53.000 mandats de chefs de village et de quartier.

M. Erdogan veut améliorer son score des législatives de 2007 (46,6%). Aux précédentes municipales, en 2004, l'AKP avait obtenu 41% des voix.

Toutefois, la récession qui a gagné la Turquie pourrait affecter la performance du parti gouvernemental, selon les observateurs.

Les premières estimations sont attendues vers 18H00 GMT.

Arès le scrutin, le gouvernement espère progresser dans la voie des réformes pro-européennes et de son projet de Constitution "civile" destinée à remplacer l'actuelle, rédigée sous la tutelle des militaires après le coup d'Etat de 1980.

M. Erdogan avait lancé une réforme constitutionnelle pendant la campagne des législatives anticipées de l'été 2007, qui faisaient suite à une bataille politique avec le camp laïc. Le projet avait ensuite été enterré.

En 2008, il a relancé son projet pour permettre notamment une levée de l'interdiction du voile à l'Université mais la Cour constitutionnelle lui a barré la route. Ces tensions ont provoqué l'ouverture d'une procédure visant à faire interdire l'AKP, qui n'a pas abouti.

Quelque 48 millions de Turcs votaient dimanche à l'occasion d'élections municipales émaillées de violents incidents dans le sud-est, qui sont perçues comme un test de popularité pour le parti islamo-conservateur au pouvoir dans un contexte de crise économique.
Quatre personnes sont mortes et une cinquantaine d'autres ont été...