Dans son homélie, le pape octogénaire, abrité du soleil par un immense dais, a martelé le message qu'il délivre depuis le début de son premier voyage sur le continent : que l'Afrique se débarrasse de ses maux endémiques. Selon lui, l'Afrique a trop souvent été le témoin « du pouvoir destructeur des guerres civiles, d'une descente dans un maelström de haine et de vengeance, du gaspillage des efforts de générations de justes ». « De manière tragique, les nuées du Mal ont également obscurci ce continent, y compris l'Angola chère à notre cœur », a-t-il dit en référence à la guerre d'indépendance contre le colonisateur portugais jusqu'en 1975 puis à une guerre civile de 27 ans qui s'est achevée en 2002. « Nous songeons au fléau de la guerre, aux poisons meurtriers des rivalités tribales et ethniques, à la cupidité qui corrompt le cœur des hommes, fait des pauvres des esclaves et dérobe aux générations à venir les ressources dont elles auraient besoin pour créer une société plus juste et plus équitable, une société authentiquement africaine dans son génie et ses valeurs. »
Avant de prononcer la traditionnelle bénédiction dominicale, le successeur de Jean-Paul II a qualifié l'Afrique de « grand continent débordant d'espoir, et pourtant si assoiffé de justice et de paix (...) ». Le pape a aussi lancé un appel à la paix particulièrement destiné à la RDC voisine, l'ex-Congo belge déchiré par d'interminables conflits armés dans l'Est. « Le Saint-Père a dit la vérité sur la violence et la corruption en Afrique, a commenté dans la foule un fidèle prénommé Aristote. Mais même avec ce message fort destiné à nos dirigeants, il sera très difficile de changer les choses. »
Le voyage de Benoît XVI en Afrique - le premier depuis le début de son pontificat il y a quatre ans - a été obscurci par un début de polémique sur le sida, qui touche surtout ce continent. Dans l'avion l'emmenant au Cameroun, le pape avait déclaré aux journalistes que l'utilisation du préservatif « aggravait » le problème du sida.
Hier, en France, la secrétaire d'État chargée de la Famille, Nadine Morano, également conseillère politique de l'UMP, a jugé « irresponsable » la déclaration du pape sur le préservatif. « À côté de Jean-Paul II, que j'ai beaucoup admiré, Benoît XVI me choque profondément », a affirmé Mme Morano dans une interview au Parisien dimanche, en soulignant une « accumulation de messages qui vont dans le mauvais sens ».
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