Rechercher
Rechercher

Moyen Orient et Monde - Autriche

Josef Fritzl admet être « né pour violer »

Le père incestueux revient sur sa déposition et se reconnaît coupable de tous les chefs d'accusation.

L'Autrichien Josef Fritzl, qui a séquestré et violé sa fille pendant 24 ans, a reconnu sa culpabilité pour tous les chefs d'accusation, y compris la mort d'un enfant de l'inceste, dans un revirement spectaculaire hier, au troisième jour de son procès. Jusqu'à présent, il n'avait admis sa culpabilité que pour les accusations de viol, inceste, séquestration et menaces aggravées, récusant celles de meurtre et d'esclavage.
Interrogé par la présidente de la Cour, Andrea Humer, sur ce qui l'a poussé à changer de position, il a laconiquement répondu : « Le témoignage filmé de ma fille. » Et de réitérer : « Je reconnais être coupable, je regrette. » Même son avocat, Rudolf Mayer, s'est dit « surpris » de ce revirement. La veille et lundi, la Cour d'assises avait visionné à huis clos les 11 heures du témoignage vidéo bouleversant de sa fille Élisabeth, aujourd'hui âgée de 42 ans, relatant son « martyre inimaginable » dans la cave-cachot de 40 m2, sans fenêtres ni ventilation. Élisabeth y a mis au monde, seule, sept enfants dont un nourrisson, un jumeau, est mort en avril 1996 faute de soins extérieurs deux jours après sa naissance.
Selon le quotidien autrichien Kurier hier, Élisabeth a assisté mardi à une partie du procès dans le prétoire afin de « recueillir des impressions » pour les intégrer à un livre qu'elle projette d'écrire sur son calvaire. Cette information n'a pas été confirmée, mais l'avocat de Fritzl n'a pas exclu que son éventuelle présence ait pu provoquer le revirement de son client.
« Je ne sais pas pourquoi je ne suis pas intervenu. J'espérais que le bébé s'en sorte », a souligné l'accusé à l'audience en admettant avoir été présent lors de l'accouchement des jumeaux. « Je reconnais que je suis coupable, j'aurais dû reconnaître que le bébé allait très mal », a-t-il ajouté.
Pour ce décès, Fritzl risque la prison à vie s'il ne finit pas ses jours dans un centre psychiatrique, comme l'a recommandé hier l'experte psychiatre Adelheid Kastner. Devant la Cour, elle a affirmé qu'il y avait un risque de récidive si l'accusé n'est pas soigné : « Le danger persiste qu'il commette à nouveau des actes graves, c'est pourquoi il sera nécessaire qu'on le traite, et cela jusqu'à ce qu'on puisse dire qu'il n'est plus dangereux », a-t-elle indiqué en ajoutant que son âge avancé ne changeait rien à sa dangerosité.
Selon l'experte psychiatrique, Fritzl a un besoin maladif de pouvoir et admet « être né pour violer ». « Au fond de lui-même bouillonne le besoin de pouvoir. Il est capable de bien se contrôler, mais quand ce contrôle lâche, ce besoin de pouvoir explose », a souligné l'experte Adelheid Kastner en décrivant la personnalité ambiguë de l'accusé. Adelheid Kastner a, par ailleurs, insisté sur le côté ambivalent de l'accusé, qui a pu mener une double vie diabolique à l'insu de sa famille et son entourage pendant près d'un quart de siècle. « On a d'un côté une apparence de façade lisse, insignifiante où tout fonctionne, mais, dans le fond, bouillonnent des besoins inassouvis », a-t-elle précisé.
Sur le choix d'Élisabeth comme victime parmi ses sept enfants légitimes, Fritzl a expliqué qu'elle était celle qui lui ressemblait le plus, précisant: « Elle était têtue comme moi, elle était aussi forte que moi, et plus l'adversaire est fort, plus grande est la victoire. » Le placement de Fritzl en centre spécialisé a été demandé par la procureure, Christiane Burkheiser, dans l'acte d'accusation.
Après moins de deux heures d'audience, la présidente s'est retirée avec les juges assistants pour établir la liste des questions qui seront soumises aux huit jurés et rendues publiques ce matin, avant le réquisitoire du parquet, les plaidoiries des parties civiles et de la défense. Le verdict est attendu cet après-midi.
L'Autrichien Josef Fritzl, qui a séquestré et violé sa fille pendant 24 ans, a reconnu sa culpabilité pour tous les chefs d'accusation, y compris la mort d'un enfant de l'inceste, dans un revirement spectaculaire hier, au troisième jour de son procès. Jusqu'à présent, il n'avait admis sa culpabilité que pour les accusations...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut