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Moyen Orient et Monde - Soudan

Béchir appelle les rebelles du Darfour à déposer les armes

Le président a effectué hier sa seconde visite dans la région depuis le mandat d'arrêt lancé à son encontre par la CPI.
Le président soudanais Omar el-Béchir a appelé les rebelles du Darfour à déposer les armes, lors d'une visite hier dans cette région de l'ouest du Soudan ravagée par un conflit sanglant.
S'engageant à développer cette région meurtrie par six ans de guerre et des décennies d'abandon, il s'est adressé à des milliers de miliciens en liesse deux semaines après le mandat d'arrêt lancé par la Cour pénale internationale (CPI) à son encontre pour crimes de guerre et contre l'humanité au Darfour. « Nous voulons réunifier le peuple du Darfour, et nous appelons tous nos fils et frères à déposer les armes », a dit M. Béchir devant la foule rassemblée dans le village de Sabdo près de la localité d'al-Daïn dans le Darfour-Sud. « Nous leurs disons : vous avez pris les armes pour réclamer le développement (du Darfour), et le développement a maintenant commencé et se poursuivra », a-t-il ajouté, énumérant différents projets d'infrastructure qui sont en cours selon lui. M. Béchir, qui effectue sa seconde visite au Darfour depuis le mandat d'arrêt lancé le 4 mars, s'est écrié : « Notre réponse (à la CPI) est de fournir l'électricité au Darfour, plus de bâtiments, des écoles, de l'eau et davantage d'hôpitaux. » « Ce ne sont ni les États-Unis ni la Grande-Bretagne qui choisissent le président du Soudan, mais le peuple soudanais », a encore souligné le chef de l'État pour qui ces deux pays ont joué un rôle dans la délivrance du mandat d'arrêt. « Nous nous sacrifierons pour toi, Béchir », a répliqué la foule.
Le président soudanais avait déjà appelé la rébellion à déposer les armes, et des pourparlers avaient eu lieu en février, sous l'égide du Qatar, avec le Mouvement pour la justice et l'égalité (JEM), un des plus importants groupes rebelles du Darfour, qui se sont soldés par un préaccord en vue de négociations de paix. Mais celles-ci n'ont pas eu de suite après le mandat d'arrêt.
M. Béchir est arrivé par hélicoptère à Sabdo au milieu d'un important déploiement de l'armée. Selon l'un des miliciens présents, les quelque 10 000 personnes rassemblées font partie des Forces de défense populaires (progouvernementales). Plusieurs de ces miliciens à cheval arboraient des lances. « Béchir est le héros du Soudan, nous le défendrons jusqu'à la mort », a lancé un vieil homme édenté s'appelant Mohammad, alors que la foule mettait le feu à une effigie du procureur de la CPI, Luis Moreno-Ocampo, qui a réclamé le mandat d'arrêt.
Lors de sa visite le 8 mars à el-Facher, la capitale historique du Darfour, M. Béchir avait averti la force de maintien de la paix ONU-Union africaine (Minuad) et les ONG de respecter les lois locales ou de se voir expulser. Dans un geste de défi après le mandat d'arrêt, les autorités de Khartoum avait décidé d'expulser 13 des plus importantes ONG internationales actives au Darfour, les accusant de collaboration avec la CPI et d'espionnage. M. Béchir a affirmé que ces ONG seraient remplacées par des organisations soudanaises. Les ONG distribuent l'aide alimentaire, offrent des soins de santé et facilitent l'accès à l'eau aux quelque 2,7 millions de déplacés. Leur expulsion menace la vie d'un million de personnes, a prévenu l'ONU. Hier, l'Union africaine a de nouveau demandé au Conseil de sécurité de l'ONU de suspendre la procédure lancée par la CPI contre le président soudanais, en l'enjoignant de « prendre ses responsabilités » sur le conflit au Darfour.
Depuis le début de la guerre en 2003, 300 000 personnes ont péri selon l'ONU, 10 000 seulement selon Khartoum. La secrétaire d'État américaine, Hillary Clinton, a affirmé mardi que M. Béchir serait tenu responsable de « chaque mort qui se produira dans les camps » après l'expulsion des ONG, alors que le président Barack Obama doit nommer un émissaire spécial au Soudan.
Le président soudanais Omar el-Béchir a appelé les rebelles du Darfour à déposer les armes, lors d'une visite hier dans cette région de l'ouest du Soudan ravagée par un conflit sanglant.S'engageant à développer cette région meurtrie par six ans de guerre et des décennies d'abandon, il s'est adressé...

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