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Moyen Orient et Monde - Soudan

Trois travailleurs humanitaires occidentaux enlevés au Darfour

Khartoum affirme tout faire pour obtenir la libération d'un Français, une Canadienne et un Italien employés par Médecins sans frontières. Les ravisseurs réclament une rançon.
Trois travailleurs humanitaires occidentaux, un Français, une Canadienne et un Italien, ont été enlevés au Darfour, région de l'ouest du Soudan en proie à la guerre civile, Khartoum déclarant hier travailler à leur libération.
L'enlèvement des trois membres de la section belge de Médecins sans frontières (MSF) survient alors que l'ONU s'était déclarée « inquiète » mercredi pour la sécurité du personnel humanitaire sur le terrain suite à des « incidents répétés d'intimidation et de harcèlement ». Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, s'est dit « profondément inquiet » après cet enlèvement, et a demandé de nouveau au Soudan d'annuler sa décision d'expulser des ONG. Khartoum a décidé d'expulser la semaine dernière 13 ONG internationales en réponse au mandat d'arrêt délivré le 4 mars par la Cour pénale internationale (CPI) contre le président soudanais Omar el-Béchir pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité au Darfour. À Strasbourg, les eurodéputés ont réclamé la « libération immédiate et inconditionnelle » des trois humanitaires ainsi que l'annulation de la mesure d'expulsion.
« Des hommes armés sont entrés mercredi » dans les bureaux de MSF-Belgique à Saraf Umra, à quelque 200 km à l'ouest d'el-Facher, la capitale du Darfour-Nord, a déclaré à l'AFP Kamal Saïki, porte-parole de la force de maintien de la paix ONU-Union africaine au Darfour (Minuad). Les trois Occidentaux ont été enlevés avec deux employés locaux de MSF-Belgique, mais ces derniers ont été libérés par la suite, ont indiqué l'ONG et des responsables soudanais. Un responsable soudanais a assuré que les trois étrangers étaient en vie, ajoutant que Khartoum travaillait à leur libération « le plus vite possible ». « Ils ont parlé avec leurs collègues au téléphone. Ils vont bien », a déclaré Hassabo Mohammad Abdel Rahmane, chef de la Commission soudanaise des affaires humanitaires. MSF s'est cependant déclarée « profondément inquiète pour la sécurité » de ses employés : une infirmière canadienne, un médecin italien et un responsable de terrain français. Selon Rome, l'Italien s'appelle Mauro D'Ascanio, 34 ans, spécialisé en médecine d'urgence et dans les maladies tropicales. En soirée, le gouverneur du Darfour-Nord a indiqué à des médias que les ravisseurs exigeaient une rançon. Il a ajouté que les négociations progressaient bien. Les otages pourraient ainsi être bientôt libérés. Les ravisseurs ont, eux, déclaré ne pas souhaiter de violences.
MSF a annoncé son intention de retirer du Darfour la quasi-totalité de son personnel encore en poste travaillant pour ses sections belge, suisse et espagnole. Seules les sections française et hollandaise de MSF avaient été visées par la mesure d'expulsion. L'expulsion des deux sections de MSF et le départ des trois autres « équivalent à l'interruption de tous les services médicaux essentiels » de MSF au Darfour, a souligné l'ONG. Les 13 organisations expulsées ont été accusées par Khartoum d'avoir « collaboré » avec la CPI.
Les rebelles darfouris du Mouvement pour la justice et l'égalité (JEM) ont accusé des miliciens arabes « janjawid », alliés à Khartoum et opposés à la rébellion du Darfour, de l'enlèvement des travailleurs humanitaires survenu à Saraf Umra, à la lisière du Darfour-Nord et du Darfour-Sud. « C'est un secteur contrôlé par Musa Hilal », un influent chef de ces milices, a déclaré à l'AFP Ahmad Hussein, porte-parole du JEM, affirmant que les hommes armés avaient transporté les trois étrangers à une cinquantaine de kilomètres au nord-est de Saraf Umra.
Le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (OCHA) a indiqué que des centaines de milliers de personnes, y compris en dehors du Darfour, seraient affectées par le départ des ONG du Soudan, le plus grand pays d'Afrique. Au Darfour, la guerre civile a fait 300 000 morts selon l'ONU depuis 2003, mais 10 000 seulement selon Khartoum, et quelque 2,7 millions de déplacés.
Trois travailleurs humanitaires occidentaux, un Français, une Canadienne et un Italien, ont été enlevés au Darfour, région de l'ouest du Soudan en proie à la guerre civile, Khartoum déclarant hier travailler à leur libération.L'enlèvement des trois membres de la section belge de Médecins sans frontières...

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