Rechercher
Rechercher

Moyen Orient et Monde

Les autorités chinoises inspirent la crainte chez de jeunes Tibétains

Manifestations à travers le monde pour soutenir la cause tibétaine

Trois jeunes Tibétains du nord-ouest de la Chine témoignent de leur peur constante des autorités et de leur sentiment de souffrir de discrimination et du manque de libertés. Ils sont éduqués, parlent plusieurs langues, et ont accepté de discuter avec l'AFP à condition que leurs noms soient changés et leur anonymat préservé, de peur des représailles, dans cette période sensible du 50e anniversaire d'une rébellion avortée contre la présence chinoise au Tibet.
Ils vivent à Xining, la capitale de la province du Qinghai, frontalière avec la région autonome du Tibet. « Nous sommes pacifiques et tout ce que nous demandons c'est la paix, mais ici ce sont les fusils contre nos seuls poings », dit Dondup, le doyen du groupe qui a grandi à la campagne avant de quitter la maison familiale à l'âge de 18 ans pour recevoir une éducation.
Les trois amis ont également demandé qu'aucun détail ne soit donné sur leurs métiers, craignant que tout indice permette aux autorités de les retrouver. Parler avec un journaliste étranger peut être dangereux. L'année dernière, des troubles avaient eu lieu après le 49e anniversaire et les groupes protibétains et les organisations des droits de l'homme ont dénoncé des milliers d'arrestations.
L'un des trois, Dorjee, un garçon passionné de 20 ans, donne un témoignage personnel sur la répression en général. « Quelqu'un que je connais a été mis en prison pendant trois ans apparemment pour avoir envoyé un SMS » sensible, dit-il. Selon Dorjee et ses deux amis, depuis les troubles de l'an dernier, les autorités refusent d'accorder des passeports aux Tibétains à moins qu'ils aient des proches vivant à l'étranger ou occupent des postes de responsabilité. « J'ai postulé pour un passeport afin d'étudier à l'étranger, mais ils me l'ont refusé après ce qui s'est passé l'année dernière », déclare, avec amertume, Lhalong, le benjamin du groupe. Leur vie a changé depuis ces événements. « Avant, quand nous nous retrouvions, nous parlions des filles, de nos vies, du boulot, dit Dorjee. Mais maintenant, on ne parle que de ce qui s'est passé l'année dernière, des gens qui sont morts. » Dorjee explique vouloir faire profil bas et ne pas s'affronter aux autorités chinoises. Les troubles ont eu aussi des conséquences pour l'emploi de certains de leurs amis, en raison de la chute du tourisme dans la zone. Selon eux, les emplois sont plutôt limités pour les Tibétains, qui ne maîtrisent pas aussi bien le mandarin que les han, l'ethnie majoritaire en Chine. Ils sont aussi inquiets de l'avenir de leur propre langue, rejoignant les inquiétudes du dalaï-lama. « Un jour, nous perdrons notre identité », ajoute Dondup.

Manifestations à travers le monde
Parallèlement, exilés tibétains et sympathisants de la cause du Tibet ont manifesté mardi à travers le monde pour célébrer le 50e anniversaire du soulèvement antichinois.
En République tchèque, pays qui assure actuellement la présidence de l'Union européenne, le drapeau tibétain a été hissé à Prague sur le Parlement ainsi que sur de nombreux bâtiments publics à travers le pays. À Bruxelles, plusieurs centaines de personnes (300, selon l'agence Belga), dont de nombreux exilés tibétains, ont manifesté dans le quartier des institutions européennes et à proximité de l'ambassade de Chine, pour dénoncer la « répression » au Tibet. Par ailleurs 200 municipalités belges ont hissé mardi le drapeau tibétain en signe de solidarité.À Paris, plusieurs centaines de Tibétains et sympathisants de la cause du Tibet ont manifesté à proximité de l'ambassade de Chine en scandant « Arrêtez la répression au Tibet », « Hu Jintao, mercenaire ».
Aux États-Unis, des centaines d'exilés brandissant des drapeaux tibétains et américains ont manifesté devant la Maison-Blanche et l'ambassade de Chine, où ils ont été rejoints par l'un des plus célèbres dissidents chinois, Wei Jingsheng. La Maison-Blanche s'est dite « inquiète » pour le respect des droits de l'homme au Tibet tout en appelant les autorités chinoises et les représentants du dalaï-lama à ouvrir un « dialogue substantiel ». Le département d'État américain a exprimé mardi sa « profonde préoccupation » concernant les droits de l'homme au Tibet et a pressé la Chine de « revoir » une politique qui a nui aux populations. Enfin, dans la capitale népalaise Katmandou, environ 150 personnes, parmi lesquelles des bonzes et des écoliers, ont défilé aux cris de « Libérez le Tibet », « Arrêtez les tueries au Tibet » et « Longue vie au dalaï-lama ».
Trois jeunes Tibétains du nord-ouest de la Chine témoignent de leur peur constante des autorités et de leur sentiment de souffrir de discrimination et du manque de libertés. Ils sont éduqués, parlent plusieurs langues, et ont accepté de discuter avec l'AFP à condition que leurs noms soient changés et leur anonymat...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut